DIALLOBEDUCATION

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Non à la thèse du fédéralisme pour régler le problème casamançais.

Non à la thèse du fédéralisme pour régler le problème casamançais.


Le Sénégal, comme la majorité des pays africains, a connu la « décolonisation ». Cette période est celle pendant laquelle plusieurs formations politiques voient le jour et où des stratégies politiques et économiques sont forgées. Au Sénégal, cette période commence après la Seconde Guerre mondiale et prend fin en 1963 avec l’arrestation de Mamadou DIA, quand les Modérés prennent le dessus sur les Radicaux.
Le principal objectif de la « décolonisation » fut l’amélioration du niveau de vie, la suppression du système colonial ainsi que ses structures racistes et la reconquête de la dignité culturelle. Durant le processus de « décolonisation » qui a abouti en 1960 à l’indépendance de plus d’une cinquantaine de pays africains, des grands thèmes comme l’émancipation culturelle et les stratégies pour un développement économique étaient au centre des préoccupations des intellectuels et hommes politiques sénégalais.
L’idée du fédéralisme allant au-delà des frontières et couvrant tout ou partie de l’Afrique occidentale française était aussi l’un des slogans de ce combat contre la colonisation et pour l’avènement d’un ensemble économique solide. Mais tout cela n’aura mené finalement, comme on peut le constater aujourd’hui, qu’à la formation d’un État-nation.
Aujourd’hui le problème de la Casamance prend une dimension particulière surtout quant à sa durée. Même si le président Wade avait estimé pouvoir régler ce problème en 100 jours en 2000 aujourd’hui celui-ci reste entier. Devant son impuissance il n’a pas hésité à accuser l’ex président de la côte d’Ivoire Laurent Gbagbo, qui est aujourd’hui dans les geôles de la Cour Pénale Internationale (CPI), d’avoir sapé ses initiatives pour résoudre le problème casamançais.
Eu égard à l’approche des élections présidentielles de février 2012, beaucoup d’hommes politiques sénégalais mettent les pieds dans le plat et y vont chacun de sa proposition pour régler ce problème. Parmi ceux-là, il est frappant de constater que  Jean Marie François Biagui, après s’être longtemps fait reconnaître comme étant le Secrétaire Général du MFDC, ait convié tous les membres du mouvement à des états généraux dans le but de transformer le « MFDC originel » en « parti politique » dénommé « Mouvement pour le fédéralisme et la démocratie constitutionnels ».
Ce mouvement si il prend corps entend promouvoir les idéaux de la république par l’instauration et l’exercice d’une véritable démocratie pluraliste. Un parti qui contribuera sans nul doute à l’édification d’un Etat fédératif ou fédéral soucieux des diversités ou des particularités locales, au renforcement de l’unité et de la cohésion nationales.
Ce que semble oublier Jean François Biagui est que tous les pays africains sont tous de la même structure au moment de leur indépendance. Il y a le nord, il y a le sud sans compter les multitudes d’ethnies. Ces pays ont eu leur indépendance divisés et morcelés. Il est donc temps de respecter les frontières héritées de la colonisation. Il faut éviter l’effet domino que pourrait entraîner une nouvelle partition des états africains entraînant une instabilité généralisée du continent.
Après les partitions politiques héritées de la colonisation il ne faut pas que succèdent celles économiques au gré des économies capitalistiques. Une division du Sénégal en état fédéral est un poison pour l’Afrique qui voit encore une nouvelle fois ses ressources pillées pour l’application de l’adage « diviser pour mieux régner ».
La seule forme valable qui peut être appliquée au Sénégal pour résoudre le problème de la Casamance est celle de constituer de grandes régions économiques. Ces régions seront indépendantes dans tous les domaines dits économiques en créant des pôles de développement spécifiques. Chaque région devra gérer elle-même ses capacités économiques d’une façon autonome sous le couvert de l’Etat central.
Ces régions devront apporter leur concours à l’état central en prenant des décisions propres à chacune d’elles. La force de ces régions résidera dans leur autonomie à se gérer elles-mêmes sur le plan économique. L’autonomie de gestion des régions donne au citoyen la possibilité et la chance de fournir son concours et d’exercer son contrôle. Il peut parler aux édiles de sa région lors des assemblées régionales, consulter les avant-projets de budget ou s’entretenir sur les nouveaux projets de construction.
Les plans et les programmes régionaux, efficacement exécutés, devraient à terme, faire des régions de véritables pôles de développement concertés et spécifiques. Celles-ci devraient avoir entre autre missions prioritaires, de se doter d'une armature économique de base à plusieurs éléments, indispensable à leur expansion. Ainsi la Casamance ne se sentira plus comme la vache à lait du Sénégal et pourra se gérer librement en autonomie  conformément à ses desseins économiques.
En somme, la réussite de la politique de régionalisation au Sénégal résultera de la bonne application des conditions qui lui seront fournies et parmi lesquelles la volonté pour les régions d’œuvrer ensemble dans leur particularité propre. Les enjeux de cette réforme constituent donc un grand défi à relever à tout prix pour le règlement de la crise casamançaise qui a assez duré. Ce défi est certes difficile, mais il est aussi passionnant et engageant. Il offre en tout cas, et à coup sûr, l'occasion et le prétexte au Sénégal, de se prouver à lui-même et de s'illustrer magnifiquement dans le concert des nations.
Il est temps que les filles et fils de la Casamance ainsi que le gouvernement sénégalais comprennent que c’est seulement dans l’union et la gestion commune des ressources de chaque entité régionale qui permettront au Sénégal d’être un pays émergent. C’est le lieu de dire non à tous ceux qui pensent mettre le Sénégal dans l’instabilité politique de plus en parlant de fédéralisme après tant de combats pour créer l’état nation. Le Sénégal est un et indivisible et ne peut souffrir d’aucune division supplémentaire. L’union est sa force dans des structures administratives spécifiques à chaque région.


Amadou DIALLO https://diallobeducation.blog4ever.com



10/01/2012
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