L'Islam et l'Esclavage
L'islam et l'esclavage
Posté par: MOUHAWIYA IBN ABU SOFIYANE
Ce texte est du Pr. Ely Mustapha qui essaye de remettre l'esclavage qui est la chose la plus immonde
dans son contexte. J'invite tout un chacun à lire le texte avec un esprit
ouvert et tirer ses propres conclusions si vraiment l'islam a œuvré pour l'amélioration
de la dignité humaine. Dissous est l'essai du professeur Ely Mustapha
L’esclavage en Islam :
Le texte du contexte
A l’égard de
l’esclavage en Islam, il convient de comprendre le texte et le contexte. Ainsi
il y a :- ce que l’on ne veut pas dire à savoir que l’esclavage est mentionné
dans le texte du Coran. Et nous allons le montrer dans les lignes qui suivent.
L’esclavage est dans le texte du contexte
(I) ,- ce qu’on oublie de dire c’est que le
texte sacré s’inscrit dans le contexte, il ne se comprend pas autrement :
l’Islam a décrié l’esclavage, l’a combattu en adoptant une approche progressive
pour son élimination. L’esclavage est dans le contexte du texte.
(II) - et ce que l’on
doit dire c’est qu’il y a une mauvaise volonté sinon une mauvaise foi dans le
traitement de l’esclavage par ceux-là mêmes qui sont sensé contribuer à
l’élimination de l’esclavage parce qu’ils n’ont pas compris l’essence même du
message divin, le Coran, ni dans son contexte historique ni dans sa finalité
humaine. Ils maintiennent l’esclavage dans le texte et dans le contexte
(III). Aussi la démonstration est la suivante
:
PUISQUE l’esclavage est
dans le contexte du texte (esclavage préexistant et contemporain au texte
sacré, le Coran)
FORCEMENT l’esclavage
est dans le texte du contexte (le coran régit l’esclavage puisqu’il existait
dans le contexte de sa révélation.),
DONC l’esclavage dans
le texte ne se justifie que par son contexte (l’esclavage cité dans le Coran
est combattu dans son contexte historique),
CONCLUSION : Dans le
contexte d’aujourd’hui, l’esclavage est condamnable par le texte et le
contexte.
I- Ce que l’on ne veut
pas dire : l’esclavage est dans le texte du contexte
Pourquoi aller chercher
chez les jurisconsultes et les Oulémas ce qui dans la source principale est
clair comme l’eau de source : l’esclavage est mentionné dans le Coran. Il ne
fait pas de doute et nul ne pourra nous contredire là-dessus : l’esclavage est
fortement décrié en Islam mais l’esclavagiste peut disposer de son esclave.
L’Islam a, cependant, soumis cette disposition à des règles précises.
Dans le Coran,
l’esclave est une propriété de celui qui le possède. Dieu utilise l’expression
“??? ???????? ????????????? “ qui se traduit littéralement par “ ce que vous
possédez”, à savoir l’esclave où les esclaves. Le maître peut disposer de cette
“propriété”, la vendre, l’épouser et la faire travailler.
L’on remarque que dans
le Coran, l’esclave est l’antithèse de l’homme ou de la femme libre. Sur ce
point voici les passages du Coran sur l’esclavage et les droits du maitre.
1. Dans la Sourate “les
Croyants” , il est expressément mentionné que l’esclave-femme est à la
disposition sexuelle de son maitre ;
2. Dans la Sourate les
“Femmes”, l’esclave femme est une alternative conjugale à la femme libre.
“Et si vous craignez de
n´être pas justes envers les orphelins, ...Il est permis d´épouser deux, trois
ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n´être
pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez.
Cela afin de ne pas faire d´injustice ou afin de ne pas aggraver votre charge
de famille.”
3. Dans la Sourate les
“Femmes” le maitre peut disposer sexuellement de son esclave même quand elle
est mariée.
Il est interdit à
l’homme d’épouser un certain nombre de personnes (pour parenté proche ou
consanguinité) et il est ajouté que cela vaut aussi pour les femmes mariées
sauf celles qui sont esclaves en toute propriété. Ainsi le maitre peut disposer
sexuellement de son esclave même quand elle est mariée (Il en est ainsi de la
femme mariée devenue esclave suite à un capture en temps de guerre).
“Vous sont interdites
vos mères, filles, sœurs, tantes paternelles et tantes maternelles, filles d´un
frère et filles d´une sœur, mères qui vous ont allaités, sœurs de lait, mères
de vos femmes, belles-filles sous votre tutelle et issues des femmes avec qui
vous avez consommé le mariage ; si le mariage n´a pas été consommé, ceci n´est
pas un péché de votre part ; les femmes de vos fils nés de vos reins ; de même
que deux sœurs réunies - exception faite pour le passé. Car vraiment Allah est
Pardonneur et Miséricordieux ;”
et parmi les femmes,
les dames (qui ont un mari), sauf si elles sont vos esclaves en toute propriété.
Prescription d´Allah sur vous ! A part cela, il vous est permis de les
rechercher, en vous servant de vos biens et en concluant mariage, non en
débauchés. Puis, de même que vous jouissez d´elles, donnez-leur leur mahr,
comme une chose due. Il n´y a aucun péché contre vous à ce que vous concluez un
accord quelconque entre vous après la fixation du mahr. Car Allah est, certes,
Omniscient et Sage.
4. Dans la Sourate “Les
femmes” la femme esclave est encore une épouse par défaut et son mariage est
soumis à l’autorisation de son maitre. Ensuite si elle commet l’adultère, elle
reçoit la moitié du châtiment qui revient aux femmes libres (non esclaves)
mariées. A cause de sa condition d’esclave, car son mariage même avec le maitre
ne la libère pas de sa condition d’esclave.
“Et quiconque parmi
vous n´a pas les moyens pour épouser des femmes libres (non esclaves)
croyantes, eh bien (il peut épouser) une femme parmi celles de vos esclaves
croyantes. Allah connaît mieux votre foi, car vous êtes les uns des autres (de
la même religion). Et épousez-les avec l´autorisation de leurs maîtres (Waliy)
et donnez-leur un mahr convenable ; (épousez-les) étant vertueuses et non pas
livrées à la débauche ni ayant des amants clandestins.”
Si, une fois engagées
dans le mariage, elles commettent l´adultère, elles reçoivent la moitié du
châtiment qui revient aux femmes libres (non esclaves) mariées. Ceci est
autorisé à celui d´entre vous qui craint la débauche ; mais ce serait mieux
pour vous d´être endurant. Et Allah est Pardonneur et Miséricordieux.
5. Dans la sourate “les
abeilles”, Il est bien fait la différence entre les hommes à travers ce que
Dieu leur donne comme faveurs dans la répartition des dons qu’il leur fait
auxquels ils n’associent pas leurs esclaves. (Cette parabole de Dieu, s’adresse
à ceux qui nient ses bienfaits à leur égard)
“Allah a favorisé les
uns d´entre vous par rapport aux autres dans [la répartition] de Ses dons. Ceux
qui ont été favorisés ne sont nullement disposés à donner leur portion à ceux
qu´ils possèdent de plein droit [esclaves] au point qu’ils y deviennent
associés à part égale. Nieront-ils les bienfaits d´Allah ?”
6. Dans la sourate “les
romains”, Dieu cite encore cette parabole de l’esclave dont les nantis par Dieu
refusent d’en faire un égal.
“Il vous a cité une
parabole de vous-mêmes : Avez-vous associé vos esclaves à ce que Nous Vous
avons attribué en sorte que vous soyez tous égaux [en droit de propriété] et
que vous les craignez [autant] que vous vous craignez mutuellement ? C´est
ainsi que Nous exposons Nos versets pour des gens qui raisonnent.”
7. Dans la sourate “la
lumière”, Il est interdit aux maitres de pousser leurs femmes-esclaves à la
prostitution ; Cependant, si cela arrive, Dieu leur accorde (aux femmes esclaves
prostituées malgré elles) son pardon et sa miséricorde. Mais les maîtres qui
les poussent ne sont pas concernés par un quelconque châtiment explicite.
Et que ceux qui n´ont
pas de quoi se marier, cherchent à rester chastes jusqu´à ce qu´Allah les enrichisse
par Sa grâce. Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d´affranchissement,
concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux ; et
donnez-leur des biens d´Allah qu´Il vous a accordés. Et dans votre recherche
des profits passagers de la vie présente, ne contraignez pas vos femmes
esclaves à la prostitution, si elles veulent rester chastes. Si on les y
contraint, Allah leur accorde après qu´elles aient été contraintes, Son pardon
et Sa miséricorde.
Quels constats peut-on
faire alors en toute sérénité ?
D’abord, ces sourates
prouvent bien que l’Islam n’a pas supprimé l’esclavage d’un seul tenant. Sinon
elles l’auraient déclaré explicitement. Ensuite, elles consacrent l’existence
de l’esclavage en aménageant les règles régissant la condition de l’esclave.
Enfin, Les droits du maitre sont explicitement posés.
Il faut donc rendre
justice aux jurisconsultes musulmans qui ont repris ces règles tirées de la
source première et principale de l’Islam : le Coran. Leurs écrits qu’elle que
soit leur importance ont une valeur bien inférieure au texte sacré lui-même.
Peuvent-ils le contredire ? Evidemment que non. Tout au contraire, ce sont les
jurisconsultes de l’Islam qui ont explicité, à la suite de la Sunna tracée par
le prophète Mohamed (PSL), la voie de combat de l’esclavage. Et c’est cela que
l’on oublie de dire. Et voici comment.
II- Ce qu’on oublie de
dire : l’esclavage dans le contexte du texte
Le combat contre
l’esclavage transparait d’abord dans les enseignements du prophète Mohamed
(PSL), à travers ses actes et ses hadiths, qui montrent clairement la volonté
de supprimer l’esclavage (a) elle transparait aussi dans l’effort doctrinal et
jurisprudentiel des oulémas de l’Islam d’application des sourates sur
l’esclavage en les rapportant à leur contexte (b)
a) L’abolition
explicite de la pratique esclavagiste par le prophète Mohamed (PSL),
Toute la stratégie du
prophète Mohamed (PSL) a été de supprimer l’un des phénomènes qui ont gangrené
la société préislamique : l’esclavage. Tout comme pour la consommation
d’alcool, la stratégie fut celle des étapes. Il était impossible dans une
société bâtie sur l’esclavage et la hiérarchisation des classes de frapper de
front le mal à moins de susciter les réactions violentes. La progressivité
était la méthode choisie.
Le constat de
l’esclavage par l’Islam était lié à des considérations économiques et sociales
au temps de son apparition. L’Islam l’a progressivement combattu étant dans une
société où l’esclavage était le nerf moteur. En lisant le Coran on constate que
la parole de Dieu, expliquée et affirmée par Mohamed (Paix soit sur lui ) a
posé une stratégie progressive pour éradiquer l’esclavage. Cette stratégie
tenant compte de la situation socio-politique et économique de l’époque.
Tout comme à travers
des versets progressifs s’abrogeant les uns les autres, Dieu a interdit,
progressivement, la consommation d’alcool, il a procédé ainsi pour l’esclavage.
Et cela en demandant l’affranchissement des esclaves existant dans des
circonstances multiples tout en appuyant le caractère humain de leur
traitement.
Le Prophète Mohamed
(Paix soit sur lui) a dit : « Ce sont vos frères, ces serviteurs qu’Allah a
placés sous votre autorité. Quiconque est maitre de son frère doit lui donner à
manger de ce qu’il mange lui-même et doit l’habiller comme il s’habille
lui-même. N’imposez point à vos serviteurs ce qui est au-dessus de leurs
forces, et s’il vous arrive de le faire, venez-leur en aide »( Al-Boukharî).
De même qu’il a puni
ceux qui les empêchent de procréer : « Quiconque castre son esclave, nous le
castrons aussi », ou qu’il leur oppose leur triste condition : « Qu’aucun de
vous ne dise : mon esclave homme, mon esclave femme. Qu’il dise plutôt : mon
serviteur, ma servante ou mon garçon » (Al-Boukhari).
Le prophète a même
requis l’affranchissement de l’esclave giflé par son maitre ! « Quiconque
frappe ou gifle son esclave doit expier cela par son affranchissement » [Mouslim].
Allah a dit : «Adorez
Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et
mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin
lointain, le compagnon, le voyageur dans le besoin et les esclaves en votre
possession, car Allah n’aime pas, en vérité, tout présomptueux, arrogant. »
(An-Nisa verset 36)
Cela semble banal
aujourd’hui de souligner de tels droits à l’égard d’humains, mais à l’époque
c’était révolutionnaire. Le prophète lui-même en a souffert du fait de
l’animosité qu’il a soulevée contre lui dans la société d’alors.
Progressivement,
l’Islam a multiplié les situations d’affranchissement de l’esclave. Ainsi, on
était tenu d’affranchir les esclaves pour expier un bon nombre de péchés
(l’homicide involontaire est racheté par le prix du sang, que l’on verse à la
famille de la victime, et par l’affranchissement d’un esclave croyant, le dé
jugement après s’être interdit son épouse, le parjure, la relation sexuelle en
pleine journée de Ramadan etc.). L’islam est allé plus loin puisque celui qui
commet de tels actes et qui n’a pas d’esclave d’en acheter et de l’affranchir.
Sans compter l’affranchissement posthume (par testament), l’affranchissement
par contrat etc.
« Ceux de vos esclaves
qui cherchent un contrat d’affranchissement, concluez ce contrat avec eux si
vous reconnaissez du bien en eux ; et donnez-leur des biens d’Allah qu’Il vous
a accordés.”
Et le prophète Mohamed
(Paix soit sur lui) de dire : « Quiconque affranchit un esclave, Allah épargne
de l’Enfer chaque membre équivalent de son corps jusqu’à l’organe génital »(
Mouslim)
L’esclavage est reprouvé
par l’Islam qui la combattu et, dans son essence, appelle à s’en passer.
b) L’importance du
contexte pour comprendre le texte
Au-delà, des
enseignements du prophète, un esprit cartésien, connaissant que la source
première de l’Islam et le Coran, puis la Sunna pourra dire : alors, si les
sourates citées consacrent bien l’esclavage alors il n y a plus rien à dire :
l’Islam est esclavagiste puisque le Coran lui-même reconnait l’esclavage,
désigne les esclaves et détermine leur conditions.
Ce raisonnement est
erroné car la présentation des sourates précédentes hors de leur contexte
induit forcément en erreur. Et en cela leur compréhension est difficile, sinon
impossible.
Ceci est corroboré par
la méthodologie d’interprétation qu’adoptent les sommités de l’interprétation
en Islam. Tous sans exception recourent au contexte pour interpréter le texte.
Ibn Koutheir, Etabbari, El kortoubi, El Baghoui, el Mahali et el souyouti (“el
jellaleyn”) et bien d’autres, se réfèrent au contexte pour mieux interpréter
les sourates du Coran, ceci ressort de la volonté même de ceux qui ont codifié
le Coran en rattachant les sourates au lieu géographique de leur révélation (celles
révélées à la Mecque, Makkiya, celles révélées à Médine, medeniya..).
Prenons un exemple qui
révèle de façon lumineuse, le verset (Aya) d’une sourate alors qu'on l’aurait
compris autrement hors de son contexte historique.
Reprenons le verset de
la Sourate les “Femmes” (An-Nisa verset 32), précédent, le maitre peut disposer
sexuellement de son esclave même quand elle est mariée.
Placé dans son
contexte, il s’avère que les esclaves dont il s’agit sont celles qui l’ont été
à la suite des guerres saintes livrée par le prophète Mohamed PSL. Ainsi
l’esclave capturée pendant la guerre pouvait être épousée par le musulman, même
si elle fut mariée à l’ennemi mécréant.
Ainsi s’explique
retrouve l’origine de cette pratique rapportée par les interprètes du Coran,
tel el Imam El Baghoui (????? ??????? ) qui cite Abou Said el khoudri
La même explication est
donnée par El Kourtobi dans les mêmes termes et contexte historique.
Il est donc évident que
la simple lecture du texte coranique doit forcément s’accompagner de la lecture
de son interprétation par les grands interprètes de l’Islam qui ont produit des
références incontournables pour comprendre le texte et le contexte. D’ailleurs,
cette absence de référence au
contexte et
l’attachement uniquement au corps du texte coranique, a produit des clichés de
la religion musulmane qui ne correspondent pas à la réalité.
Ainsi ce verset est
venu régir un contexte de guerre et a fourni des solutions correspondant au
milieu socio-culturel d’époque que Dieu à travers sa sainte parole, et celle de
son prophète Mohamed (PSL), a ramené progressivement au droit chemin.
L’abolition progressive de l’esclavage par l’Islam ne peut se comprendre qu’à
travers le contexte.
III- Ce que l’on doit
dire : l’esclavage dans le texte et dans le contexte
La question est : si
l’esclavage existe dans le contexte (Mauritanien), il faut bien admettre qu’il
y a quelque part une cause à cela. Et cette cause peut se résumer en ceci : il
y a des esprits qui veulent que l’esclavage soit justifié par le texte sacré et
maintenu dans le contexte mauritanien, en ignorant sciemment le contexte
historique du texte sacré, contexte qui n’est pas mauritanien. Ils contribuent
alors à vouloir justifier l’esclavage par le texte sacré et le contexte.
En effet,
l’assimilation du Coran et son exposé sont souvent dissociés de
l’interprétation (textuelle et contextuelle) par les références de l’Islam, et
c’est en cela que l’incompréhension prend place. Comment peut-on justifier que
dans nos pays, qu’il existe encore une forme d’esclavage avec des séquelles
ostensibles, sur l’individu et la mentalité de toute une société ?
De deux choses l’une :
soit le Coran admet l’esclavage, ce qui est, comme on l’a montré, faux, soit
ceux qui sont censé détenir le savoir religieux, ne connaissent pas le texte et
le contexte, ce qui fort improbable.
Il est absolument
nécessaire que l’enseignement et la vulgarisation du Coran s’accompagnent de
son interprétation par les interprètes d’autorité en Islam, qu’il soit mis dans
son contexte. Ainsi l’enseignement du Coran se limitant à sa récitation, ce qui
est l’exemple de l’Education religieuse de la majorité du peuple ne
s’accompagne pas chez l’apprenant des outils (les sources principales et
secondaires de l’Islam) de sa compréhension. Ces outils sont réservés à des
érudits alors qu’il faut vulgariser leur connaissance auprès du peuple.
Suffit-il, 0 titre d’exemple,
de réciter le texte de sourate “Ennissa”, pour prétendre la comprendre ?
Certainement que non et nous l’avons montré plus haut, à travers ses versets.
C’est la raison pour
laquelle le défaut de compréhension du texte et son application littérale ont
causé du tort à l’Islam. Et cela a poussé à accréditer l’idée que l’esclavage
étant dans le texte il doit l’être dans le contexte.
Réformer l’enseignement
des mahadras pour qu’il puisse devenir un enseignement universel, imbu de
culture et d’histoire aboutissant à la formation de vrais savants en Islam.
Tels les anciens savants qui étaient ouverts à toutes les sciences et non des
exégètes du Coran, et des glossateurs et post-glossateurs des écrits des
érudits.
L’ouléma d’aujourd’hui
contrairement aux oulémas d’autrefois, n’intègre pas la science à son savoir,
il se suffit du dogme religieux et n’élargit pas ses horizons par l’intégration
de la connaissance universelle telle qu’elle fut recommandée par les
précurseurs de la pensée islamique et ses fondateurs.
Ainsi le premier
magistrat de l’Islam et le commandeur des croyants, le Calife Omar Ibn El
khattab, recommandait d’apprendre la généalogie, la poésie, l’astronomie et la
science des étoiles vantant le mérite de ces savoirs dans la connaissance de
soi, de son éducation, de son orientation sur terre et sur les mers.
Ali Ben Abi Talib a dit
: « Si vous interrogez le Coran, il ne vous répondra pas. Mais, je vais vous
renseigner sur lui : il contient la science de l'avenir et les chroniques du
passé. Il est la thérapeutique de vos maux et l'institution qui vous unit. » Il
disait également : « Le savant est mieux que le jeuneur, que l'homme qui prie
et que le combattant dans la voie d'Allah. Lorsqu'un savant vient à mourir, une
brèche se crée en Islam que ne peut colmater qu'un autre savant qui lui
succèdera. »
Il faudrait cependant
que les savants (“ouléma”), ne se réduisent plus dans leur définition et dans
leur conception aux promotions des cursus arides d’institutions religieuses,
coupées de la science et du savoir et déversés dans les rangs d’une société
mauritanienne malléable et dans les rouages d’un Etat qui cherche ses marques
et sur lequel l’influence de la pensée fermée est pire que les tsunamis.
Dans un des chapitres
de mon roman “Oualata, le Secret d’une Mauritanie heureuse” '(Editions Cultures
croisées. Paris), je m’évertuais à imaginer nos oulémas du siècle à venir. Et
aujourd’hui je me dis, face au contexte, que mon texte restera un prétexte pour
un contexte qui s’éloigne chaque jour. Voici le texte :
En l’an 2254, tous les
corps sortant des mahadras et autres institutions d’enseignement religieux
reçoivent les mêmes charges horaires dans les matières religieuses et dans les
sciences exactes.
Ainsi nos imams peuvent
aussi bien vous expliquer le saint livre que la théorie de la relativité
générale. Cette ouverture rejetant le dogmatisme a fait progresser
l’enseignement religieux de façon fulgurante et a constitué un véritable retour
aux sources car les savants des temps anciens pouvaient être à la fois
théologiens, mathématiciens, philosophes, médecins etc. Leur foi s’affermissait
à la découverte des sciences qui les rapprochaient de Dieu.
Ainsi on doit la
Mosquée centrale de Boutilimit à un Imam mathématicien architecte qui la conçue
sur une base quadratique sur laquelle s’élèvent des voûtes de cristal dont la
réverbération sur le Mihrab (pôle de prière) reproduit en rayons scintillants
la syntaxe des versets coraniques. Il a utilisé son savoir dans la psalmodie du
coran pour calculer avec précision le mouvement des spectres lumineux qui
s’alternent comme des mots, sans lettres, reproduisant une psalmodie en brins
de lumières.
Un monument objet
d’études dans les écoles d’architecture du monde entier.
Extraits de “Oualata,
le Secret d’une Mauritanie heureuse” '(Editions Cultures croisées. Paris),
Ces oulémas n’existent
pas encore. Ceux d’aujourd’hui ont mis le texte hors du contexte.
Voici l’exemple d’une
croyante conseillée par des oulémas et qui pense que les maris des musulmanes
mariées (et donc libres), doivent acheter des étrangères et les mettre en
esclavage pour satisfaire aux exigences de leur excès de libido !
A méditer, au regard du
texte et du contexte.
En conclusion :
Chercher à promouvoir
ou maintenir l’esclavage (qui est une atteinte à l’homme et à sa dignité), en
invoquant le Coran est une entreprise qui ne correspond ni à l’essence du Coran
(venu sauver l’humanité), ni au message du dernier des prophètes Mohamed (Paix
soit sur lui), elle correspond davantage à des intérêts inavoués de gens qui
dénaturent la parole de Dieu. Mais, dans son omniscience, Dieu ne les a point
oubliés. N’a-t-il pas dit :
“Ils troquent à vil
prix les versets d'Allah (le Coran) et obstruent Son chemin. Ce qu'ils font est
très mauvais !”
Verset que les grands
interprètent du Coran comme Eljellaleyn et Ibn koutheir interprètent dans le
sens de l’abandon de la vraie parole de Dieu pour suivre l’obscurantisme et
leurs passions inavouées ici-bas.
Et Dieu n’oubliera
personne. Ne le maitre ni l’esclave. Ni ceux qui ont fait d’hommes libres, des
esclaves en cherchant à substituer à une parole d’humanité et de dignité (le
Coran), une parole de servilité et d’exploitation (leur propre parole) . Mais
que vaut leur parole face au texte et au contexte ?
Pr ELY Mustapha
L'auteur MOUHAWIYA IBN ABU SOFIYAN
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