"Le Temps de l'Afrique est arrivé".
« Le temps de l’Afrique est arrivé ».
L’homme africain ne serait pas « assez entré dans l’histoire » fut l’essentiel de ce qui a été retenu du discours de Sarkozy à Dakar. Dans son imaginaire, « il n’y a pas de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès ». « Jamais il ne s’élance vers l’avenir »…
Certes provocateur, le discours de Nicolas Sarkozy sur l'Afrique prononcé à Dakar au Sénégal en juillet 2007 a conforté une opinion répandue : les Africains sont les premiers responsables de leurs malheurs. C’est aux historiens africains de dire le contraire en s’appuyant sur la réalité des évènements et des faits.
Partout en Afrique des personnalités sont mortes, humiliées pour la dignité du peuple africain pendant et après l’ère coloniale. De nos jours, en Afrique Subsaharienne des jeunes se sont immolés par le feu pour la reconnaissance de leur dignité et pour plus de démocratie. Il n’en fut rien, leur sacrifice pour la plupart est passé sous silence.
En Tunisie comme en Egypte et certainement dans d’autres pays arabes, la réalité est tout autre. Le feu a mis fin à des vies de jeunes, mais ces morts n’ont pas été vains. Ces martyrs ont marqué le début de la fin de deux régimes les plus dictatoriaux et les plus corrompus des pays arabes.
En Tunisie, Ben Ali s’est enfui au bout de deux mois, tandis qu’en Egypte le colosse Moubarak est tombé de son piédestal au bout de 18 jours de pression de la jeunesse de son pays. Les révolutions enregistrées dans ces deux pays du Maghreb ne sont-elles pas une belle leçon de démocratie servie à l’Afrique toute entière ?
Ces luttes pour la liberté et contre les vices de toutes formes démontrent encore une fois que rien ne peut prospérer sans la volonté du Peuple. N’est-ce pas une leçon de morale de voir les mêmes égyptiens qui avaient occupé la place Tahrir s’adonnaient au nettoyage de celle-ci. Ils ont montré au monde entier leur volonté de nettoyer l’Egypte de tous ses maux.
Partout, on a vu des régimes très forts qui semblaient indéboulonnables sombrés au bout de quelques journées de lutte. Malgré leur puissance aveugle et la violence inouïe de leur régime dictatorial, doublé d’une dévolution monarchique du pouvoir et ponctué d’une démarche méprisante à l’égard de leur peuple, ces régimes se sont envolés comme le sable du désert face à la détermination d’une population oppressée et sans espoir.
Et pourtant, ces jeunesses tunisienne et égyptienne sont nées sous la dictature et grandies avec elle. Elles ne connaissaient que Ben Ali ou Moubarak mais elles ne pouvaient pas mourir sans une lueur de démocratie et de liberté. Elles ne pouvaient pas manquer le rendez-vous avec le futur prometteur, la renaissance africaine et arabe. Elles ne pouvaient non plus rater le train de l’évolution des grandes nations démocratiques et prospères.
Respect à ces jeunesses longtemps méprisées qui ont fait la fierté de tout le Maghreb et par ricochet tout un continent ! Ces jeunes martyrs ont lancé un signal fort à tous ces tyrans corrompus, égoïstes et monarques qui pullulent dans les quatre coins du continent africain.
C’est terminé l’Afrique des présidents à vie, l’Afrique des empereurs Bokassa, l’Afrique de la dévolution monarchique du pouvoir, l’Afrique des pères de la Nation, l’Afrique des présidents corrompus et corrupteurs. C’est terminé l’Afrique des présidents imposés par l’occident ou le pré carré français. Cet ère nostalgique est révolue ! Ce continent qui a vécu toutes sortes de tragédie a besoin d’un sang nouveau pour faire face aux défis du présent et du futur.
Le continent africain aspire enfin à la liberté et la démocratie. Oui nous pouvons ; l’injustice n’a plus sa raison d’être. Nous autres africains avons trop souffert du mépris de nos gouvernants arrogants, de l’ignorance de notre histoire et de l’exploitation de l’occident.
Martine Aubry, la première secrétaire du Parti socialiste français, a raison quand elle dit que « le temps de l’Afrique est arrivé ». Il est temps que l’Afrique bouge. Il est temps que les gouvernants respectent la volonté populaire. Il est temps pour que les élections soient crédibles et que les résultats reflètent la volonté populaire. Il est temps que les Constitutions soient des textes sacrés, infalsifiables. Une charte fondamentale peut être tripatouillée, violée à plusieurs reprises et gommée à volonté par un homme, mais la volonté d’un Peuple ne s’efface jamais !
Si le peuple souverain se met dans la rue et crie son ras-le-bol, il finira toujours par chasser hors des Palais luxueux et dorés tout empêcheur de tourner en rond. L’Afrique subsaharienne n’échappera sûrement pas à cette vague nouvelle venue du Maghreb.
Ce vent du renouveau qui tourne sur le monde arabe va donner une souche aux mouvements sociaux, politiques et va, peut-être, débrider complètement le jeu qui était jusque-là contrôler la plupart du temps par les pouvoirs en place sur le continent africain.
Albert Bourgi est convaincu qu’il y a un mécontentement dans tous ces pays qui ont été touchés par les changements brutaux, inattendus, pour certains d’entre eux. « On est dans un monde où les faits de la crise mondiale et financière ont eu des répercussions considérables et les faits de cette crise économique et financière se rejoignent en quelques sortes sur nous avec une espèce de défiance à l’égard des pouvoirs politiques ».
C’est le temps de l'Afrique, pour cela il faut qu’elle se mette en mouvement pour redevenir actrice de son destin. Nous sommes à un moment stupéfiant de basculement de notre continent mais l'Europe ne s'en aperçoit pas et « ce moment de clairvoyance se fait attendre ». Le 21ème siècle peut bien être celui de l'Afrique ! Bien sûr, à condition que les jeunes africains soutenus par leurs aînés eux-mêmes y croient et s'y engagent !
Amadou DIALLO http://adiallo132009.blog4ever.com
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