DIALLOBEDUCATION

DIALLOBEDUCATION

Le Piège de la SENELEC se referme sur Karim ou sur le Sénégal?

LE PIEGE DE LA SENELEC SE REFERME SUR KARIM OU SUR LE SENEGAL?

 

Après Samuel Sarr, qui avait promis la fin des coupures d’électricité pour le 15 Aout 2010, puis pour février 2011, Karim Wade donne un nouveau rendez-vous aux sénégalais en 2014. En effet, selon « Rambo » le nouveau ministre de l’Energie, « des retards importants et graves font que dans la mise en œuvre du programme charbon ne devrait pas être terminé avant 2014 ». Et, pourtant beaucoup d’observateurs avaient soutenu mordicus que Wade père ne pouvait jamais envoyer son fils au « charbon » et que les solutions avaient été trouvées pour sortir le Sénégal de la crise énergétique.

Hélas, mille fois hélas quand on sait, que la dette publique du Sénégal s’est élevée à 2. 208 milliards de FCFA en 2010, que le budget de la présidence de la république a été multiplié par 10 dépassant de loin celui de l’Elysée et que des milliards ont été depuis 2000 investis à fonds perdus pour le rétablissement du minimum vital énergétique au Sénégal. Obligation de résultats bien sûr, Karim Wade et son père en sont sans nul doute conscients.

Aujourd’hui, dans ce pays on vit la pire crise énergétique qui désespère l’ensemble du pays du nord au sud et de l’est en ouest. Le Président de la République en confiant à son fils le département le plus problématique et le plus compliqué de son Gouvernement risque un pari difficile et resserre le piège autour de son fils « moun lëp ».

Karim hérite ainsi d’une Sénélec endettée à hauteur de plus de 100 milliards FCFA par la faute d’une seule et unique politique celle de la mauvaise gestion et des trafics de toutes sortes incarnée par Samuel SARR et ses prédécesseurs. «Toujours dire la vérité aux sénégalais», c’est ce que disait le ministre de la Coopération Internationale, de l’Aménagement du Territoire, des Transports aériens et des Infrastructures lors de la cérémonie de signature d’une convention avec la Chine. En disant cela, Karim Wade doit obliger les autorités de la Sénélec à tenir un langage de vérité face aux sénégalais. «Les efforts fournis par l’Etat du Sénégal entre 2000 et 2009 dans le secteur de l’énergie est sans précédents et se chiffrent à des centaines de milliards dont plus de 200 milliards pour produire et distribuer de l’électricité aux sénégalais » disait Karim Wade. « J’ai pris la décision de saisir les autorités de la République de Chine pour obtenir le financement de la seconde phase du projet dénommé « boucle de Dakar, renforcement et extension du réseau de distribution électrique de Dakar. D’un montant de 35 milliards de FCFA, ce projet contribuera, à régler de manière durable et substantielle les difficultés d’alimentation en énergie de Dakar et surtout de sa banlieue dont tout le monde sait qu’il me tient à cœur » disait le Ministre d’Etat.

Malgré ses bonnes intentions et ses discours de façade ; le Sénégal depuis quelques temps vit une pénurie de gaz butane accompagnée de délestages indescriptibles, sans oublier le dossier du fuel de mauvaise qualité qui n’est pas encore vidé et ne trouvera certainement pas le vrai coupable de la forfaiture.

Les Sénégalais ont de quoi être remontés contre le régime actuel à cause de cette crise énergétique. Des émeutes rythment le quotidien des populations. Plusieurs dégâts matériels ont été notés par la Police. C’est dans cet océan de crises que le président de la République a décidé de jeter son fils. Effectivement il ne pouvait pas faire autrement tellement il croit aux capacités intellectuelles de ce dernier. Mais il y a  des ministères qui usent et qui envoient vers la porte de sortie. Comme celui de l’éducation et de la santé, le ministère de l’énergie en fait partie.

Certes, ce n’est pas la première fois que le Ministre d’Etat Karim Wade intervienne dans le dossier de l’énergie. Il y a moins d’un an, le Group Ben Laden, la multinationale saoudienne a fortement manifesté son intention d’acquérir 34% du capital de la SAR (Société Africaine de Raffinage) aux côtés de l’Etat du Sénégal, actionnaire majoritaire de la société à hauteur de 65,4%) et de la firme pétrolière française, Total, présente dans le capital avec 34,6%. Lourdement handicapée, ces dernières années, par les fluctuations du marché pétrolier mondial et les manquements de la politique énergétique du pays, la Société Africaine de Raffinage (SAR), qui tournait quasiment à perte, serait en passe de sortir la tête de l’eau.

Le nouveau partenaire stratégique de L’Etat du Sénégal, en l’occurrence Saudi Ben Laden, a décidé de mobiliser un investissement de près de 250 milliards de FCFA à court terme pour redresser l’entreprise, ainsi « sauvée » de justesse d’un dépôt de bilan. Le groupe Ben Laden, spécialisé dans la construction d’aéroports, dans l’immobilier et les hydrocarbures, vient de boucler le round de négociations avec les autorités sénégalaises. Ce financement a été acquis suite à l’intervention de Karim Wade auprès des autorités saoudiennes. Saudi Ben Laden group devrait libérer une première tranche des fonds, estimée à près de 120 milliards de FCFA d’ici à fin septembre 2009.

Tout ceci avec le nouveau délai de 2014 semble être aujourd’hui un ensemble de meurettes concoctées par la famille Wade. « L'Etat sénégalais doit assainir les circuits indélicats, non transparents, de gestion de combustibles et respecter les clauses du contrat B.O.T qui le lie à l'entreprise GTI, signé en 1996 pour une durée de 15 ans » disait Moustapha Niasse. Cette déclaration de Moustapha Niasse intervenait juste au lendemain des attaques du ministre sénégalais de l’énergie, Samuel Sarr, qui faisaient allusion aux sources de fortune du diplomate sénégalais, tirée essentiellement dans la vente du pétrole brut à provenance du Nigéria. A en croire Moustapha Niasse, ce contrat BOT est une joint-venture entre la Société financière internationale (groupe Banque mondiale), Général Electric (USA), Edison (Italie).

L'Etat doit verser à la société GTI un montant de l'ordre de 800 millions de FCFA et se charger, selon les dispositions contractuelles, de la production, du transport et de la distribution de l'électricité au Sénégal. Selon Niasse, pour résoudre la question, il va falloir construire 8 centrales électriques régionales d'une puissance de 30 mgw chacune pour un coût d'investissement de 500 millions de dollars US. « Il faut que l'Etat redonne quitus à la société GTI afin qu'elle remplisse correctement les dispositions stipulées par le cahier de charges. Le pétrole ne doit pas être l'affaire d'aventuriers ou d'amateurs » avait dit le leader de l’Afp.

Directeur Général de la Sénélec puis Ministre de l’Energie, la gestion de Samuel Sarr a été quotidiennement décriée par les Sénégalais. Il est maintenant totalement déchargé et hors pression. Le désormais ex Ministre de l’Energie peut maintenant prendre ses vacances et se la couler douce. Son successeur Karim Wade aura dans ses bagages un obus social qu’il devra bien gérer pour éviter une explosion. Le Ministre d’Etat a l’obligation de faire de bons résultats. Car il est attendu de pieds fermes par l’Opposition. Ce soldat n’a pas donc le droit à l’erreur. Heureusement pour lui son père est au pouvoir et ce piège ne se refermera jamais sur lui.

Le pire des pièges c’est celui néfaste et insidieux tendu au peuple sénégalais. Le même ministre vient de nous dire : « L’ensemble des Collectivités locales doivent à la Sénélec plus de 17 milliards de FCFA. Cette coquette somme, déclare-t-il, est le prix d’achat d’une centrale de 17 mégawatts ; c’est un mois d’approvisionnement en fuel pour la Sénélec. C’est, aussi, plus d’un mois de consommation gratuite en électricité pour les Sénégalais. Cette dette, remarque-t-il, impacte considérablement sur les performances de la Société d’électricité ». On peut se demander alors où sont passés les milliards investis depuis l’alternance. En faisant le calcul, celui que peut faire un élève de primaire on peut constater que le Sénégal devait être excédentaire en électricité à l’heure actuelle.

Une politique de dévolution monarchique est sur sa lancée et la candidature de Wade en 2012 est une rampe de lancement pour la fusée Karim Wade. Tout le monde sait que Wade père ne pourra terminer un troisième, le Docteur Mouhamadou Bamba NDIAYE, ancien Interne des Hôpitaux de Dakar en a fait une brillante analyse médicale. On sait aussi que Karim Wade ne pourra jamais gagner aucune élection au Sénégal, il n’a ni les capacités intellectuelles ou charismatiques pour cela. C’est pour toutes ces raisons que Karim Wade fixe la fin des délestages en 2014.

Ainsi Karim de nous dire pour en finir avec le problème des délestages il faut renouveler le mandat de son père pour qu’en 2014, à la suite d’un nième tripatouillage constitutionnel, il puisse comme Diouf accéder au pouvoir sous la forme de l’article 35. C’est alors que le piège ouvert depuis 2007 par l’arrivée de Karim se refermera définitivement sur le peuple sénégalais qui n’a pas vu ou n’a pas voulu voir venir. Sans oublier aussi que 730 milliards de francs CFA ont été engloutis en moins de dix ans, soit 43 fois la dette des collectivités municipales et 45 centrales de 17 mégawatts. La facture est vraiment amère.

 

Amadou DIALLO http://adiallo132009.blog4ever.com



10/11/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 47 autres membres