"Benno Siggil Sénégal" finirait'il par "Xëcoo Seggal Sénégal".
« Benno Siggil Sénégal » finirait ’il par « Xëcoo Seggal Sénégal ».
Après Cheikh Bamba Dièye et tant d’autres qui ne sont plus membres de Bennoo, on peut se demander si cette forme d’associations, de conglomérat de partis politiques n’est pas rattrapée par sa propre histoire et finit par se déstructurer. Les élections municipales du 22 mars 2009 avaient rappelé aux bons souvenirs de tous, la vitalité des institutions démocratiques sénégalaises. Cette coalition de partis avait nourri beaucoup d’espoir au peuple sénégalais. Désespérés par un personnel politique trop confortablement installé au pouvoir autour de la personne du président Wade, les électeurs avaient sanctionné l’immobilisme, l’arrogance, la rapacité de leurs édiles locaux, et par ricochet remis en selle l’opposition républicaine, victorieuse dans la plupart des grandes villes du pays.
Pour une fois, cette dernière se présentait en rangs serrés autour d’une large coalition, « Benno Siggil Sénégal » (BSS), avec un personnel politique rajeuni. C’était suffisant pour ramasser le fruit mûr du mécontentement populaire, devant les intentions hégémoniques et monarchiques du pouvoir en place. La coalition Benno Siggil Sénégal rassemblait 35 partis, dont cinq des plus grands partis de l’opposition, placés pour la plupart à la gauche de l’échiquier politique. Ainsi il y avait une certaine homogénéité idéologique dans cet ensemble ; malheureusement cette coalition était aussi composée de hautes personnalités d’un certain âge et qui pèchent par leur gourmandise, leur « pouvoirisme » et leur instinct d’égoïsme.
Il n’est pas nécessaire de vous dresser un bilan exhaustif du chaos dans lequel notre pays est plongé. « Benno Siggil Sénégal » avait réussi à faire l’union, et avait à sa disposition les conclusions des Assisses Nationales pour mener une politique susceptible de rassembler beaucoup de sénégalais y compris sa diaspora, mais malheureusement on a buté sur le choix d’un leadership capable d’incarner la volonté du peuple sénégalais ; de traduire ces conclusions en acte de gouvernance et de promouvoir une rencontre entre un homme et son peuple. Il s’en suivit un combat à mort de personnalités égoïstes et téméraires dont la seule finalité est d’accéder au pouvoir. Peu leur importe les souffrances du peuple sénégalais face aux turpitudes de maître Wade et de ses acolytes. Benno est aujourd’hui victime de la pléthore de ses personnalités âgées qui savent que le terminus sera atteint en 2012 ne leur laissant plus aucune chance d’espoir d’accéder au pouvoir.
Il est grand temps aujourd’hui de sortir de votre lourd silence devant les problèmes de l’heure, de vos divisions sans lendemain, afin de ne pas donner raison à l’arrogant Maître Wade qui clame haut et fort qu’il n’a pas en face de lui une opposition digne de ce nom, farouche et charismatique et que son fils est le meilleur, le seul capable de mériter sa confiance. Force est de constater que cette dévolution monarchique du pouvoir qui ne dit pas encore son nom est en phase ultime de sa finalisation.
Au lieu de descendre sur le terrain en proposant des solutions durables et viables, l’opposition sénégalaise se contente de réunions et de communiqués laconiques sinon inutiles, de déchirements, de séparations qui font que « Benno Siggil Sénégal » finira par devenir « Xëcoo Seggal Sénégal ».
Ne restez pas inactifs en attendant 2012 ; alors que le peuple sénégalais a soif, a faim et a besoin de solutions immédiates à ses problèmes. Ne vous laissez pas enfermés dans cette lutte sans lendemain de leadership et de quête du pouvoir par tous les moyens. Face à cette léthargie, les mouvements citoyens ont raison de voir le jour et de se multiplier. Les leaders de ces mouvements pensent qu’il n’y a aujourd’hui aucun homme politique susceptible de barrer la route à Wade aux prochaines échéances. Vous donnez l’impression que la seule échéance qui vous intéresse c’est celle de 2012, la lutte pour le pouvoir ; le malheur du peuple sénégalais ne nous concerne ni ne vous soucie en rien.
Certes, il y avait dans « Benno » des jeunes comme Cheikh Bamba Dièye et Talla Sylla qui sont deux jeunes leaders pleins de talents mais il y a aussi des caciques de la politique qui ne veulent pas laisser la moindre place à ceux-là. Cependant, chacun doit aussi savoir que c’est seulement dans l’union qu’on pourra réussir, c’est la conséquence de la victoire de 2009. Individuellement, aucun parti politique ne pèse pas grand-chose devant le PDS et son candidat en 2012.
Cheikh Bamba Dièye, Talla Sylla et beaucoup d’élus locaux de 2009 doivent tout à Benno, alors au lieu de se diviser, ils ont tout intérêt à consolider les acquis au sein de Benno car c'est là où ils pourront s'épanouir et trouver un soutien fort, capable de faire prospérer leur parti. Pour cela il faut aussi que les anciens leur donnent la place qu’ils méritent puisque le vent du changement souffle de plus en plus fort et malheur à celui qui ne peut pas prendre le train en marche.
L’essentiel, c’est de sauver le Sénégal en changeant les institutions, en mettant en place de nouvelles politiques menées par de nouvelles personnalités. Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, Macky Sall, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily etc., ont tous pris part à la gouvernance de ce pays. Malgré leur participation, depuis Senghor, puis Abdou Diouf, les transhumances de 2000, jusqu’à maintenant, celui-ci n’a pas atteint l’optimum de ce qui pourrait l’être.
C’est ce que les conclusions des Assises Nationales ont démontré et ont préconisé de repartir sur de nouvelles bases. Il faut que nous comprenions que le problème du Sénégal n’est pas seulement celui des hommes, mais c’est aussi celui de ses institutions, de la bonne gouvernance telle qu’il ressort de celles-ci. Je pense pouvoir compter sur l’intelligence de l’opposition sénégalaise, leur patriotisme pour comprendre cela, et les opposants sénégalais doivent arrêter de faire des calculs, de mener des luttes stériles sans lendemain. C’est la sagesse même qui l’exige et vous y contraint!
Se diviser, se tirer sur les pattes, boycotter comme en 2007 c’est de nouveau donner le pouvoir à Maître Wade ou à ses héritiers sur un plateau d’argent. A ce moment venu, le peuple sénégalais ne vous pardonnera jamais le jour du jugement de l’histoire car vous serez de véritables complices de son déshonneur annoncé.
Amadou DIALLO http://adiallo132009.blog4ever.com
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