Extrait du livre de Abdourahmane KEITA (Le marché politique Sénégalais : un capharnaüm)
Extrait du livre de Abdourahmane KEITA (Le marché politique Sénégalais : un capharnaüm)
Les politiques publiques sont à la fois ce qui reste quand tous les discours de campagne se taisent ainsi que la perception de celles-ci dans le quotidien des sénégalais.
Dans le cadre de l’analyse du marché politique sénégalais, et face aux offres des partis sur ce marché, l’accent s’y trouve placé sur ce qu’offrent les candidats à l’élection présidentielle. Aujourd’hui la nouvelle génération d’hommes politiques et de la société civile ont d’innombrables défis à relever pour améliorer les conditions de vie des Sénégalais
Quelles stratégies les candidats doivent-ils mettre en œuvre, pour conquérir ou conserver le pouvoir ?
Ce n’est pas un hasard si les hommes politiques entrent dans l’engrenage de la surenchère des promesses de campagne, et mettent en place des stratégies pour apparaître aux yeux des Sénégalais comme des candidats crédibles.
Quant aux Sénégalais, ils s’attachent à la fois à des critères concrets et subjectifs comme par exemple, le dynamisme réel ou supposé des personnalités qui animent la campagne, la sympathie ou l’aversion qu’elles suscitent.
Il y a lieu de se demander pourquoi les réponses politiques et institutionnelles se sont avérées, jusqu’à présent, impuissantes dans l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais.
La façon dont se recrute le personnel politique issu des urnes revêt une importance particulière, à la fois pour l’analyse des comportements électoraux et également pour la légitimation du pouvoir politique.
Cela renvoie au débat qui secoue actuellement le Sénégal, sur l’inconstitutionnalité d’un troisième mandat ou l’irrecevabilité de la candidature de Maître Abdoulaye WADE.
Ce dernier point est maintenant définitivement bouclé par la décision du conseil constitutionnel du 27 janvier 2012, en validant la candidature de Me Wade à l’élection présidentielle de 2012.
Toutes les études démontrent que le comportement politique ainsi que l’analyse de l’interaction entre préférence individuelle et préférence collective déterminent le mécanisme du choix politique.
D’une façon générale, le comportement politique est lié à la contrainte de la configuration politique du moment, le nombre de candidats, les alliances, le degré de popularité des candidats des partis majoritaires, la dispersion des électeurs sur des candidats non engagés dans une quelconque alliance et dont les chances d’élection sont limitées, et les coalitions gouvernementales éventuelles que le marché politique imposera.
Ce dernier est caractérisé par trois éléments essentiels : l’idéologie du candidat, sa personnalité et le programme qui lui permettent de solliciter le suffrage des citoyens électeurs.
S’y ajoute un quatrième élément, mais non des moindres qui est la perception supposée ou avérée qu’ont les électeurs de la capacité des candidats à réaliser leurs programmes.
Pour certaines élites de notre pays, l’idéologie est perméable et ne peut donc pas être un élément déterminant en général. Pour preuve, le mouvement important d’intellectuels, de ténors des partis et de personnalités influentes qui changent de famille politique en fonction de l’idéologie du camp qui exerce le pouvoir. C’est malheureusement le cas de la majorité des hommes politiques dans notre pays qui préfèrent être au pouvoir ou dans sa périphérie plutôt que dans la défense de leur ligne de conduite.
La notoriété des candidats est déterminante dans l’appréciation des électeurs à l’égard de l’homme politique à privilégier son image personnelle et les qualités individuelles qu’il est réputé posséder, et qui lui sont socialement et politiquement reconnues avec ou sans rapport d’appartenance partisane. L’exemple d’Ibrahima Fall ( Tawaw Temm) est éloquent. Il bénéficie d’une large présomption de confiance, de moralité et d’une compétence qui n’est plus à démontrer.
Tout comme le jeune Cheikh Bamba Dièye, le candidat du Front pour le socialisme et la démocratie (Fsd/Bj) inspire confiance du fait de la solidité de ses convictions.
L’adoption d’un programme sert à convaincre l’opinion du sérieux avec lequel le parti envisage l’accès au pouvoir. Des engagements pris devant le peuple, des mesures confirmées ou infirmées par des discussions avec des personnalités compétentes, sont de nature à conforter ou au contraire à minimiser leur sérieux dans l’opinion.
Le sujet de la candidature du président passionne tellement que tous les Sénégalais sont devenus des constitutionnalistes.
Certains politologues prennent « une grande liberté » en se substituant aux constitutionnalistes et il faut clarifier les domaines de compétences des uns et des autres.
Le métier de politologue n’est pas de nous informer de la conformité des actes, des intentions ou de la façon dont le pouvoir est exercé par rapport à la Constitution. Cette compétence, de nous renseigner sur la conformité ou non d’une éventuelle candidature du président, est dévolue et reconnue aux spécialistes du droit constitutionnel.
L’interprétation des textes et la conformité à la Constitution de la candidature du président ou de tout autre candidat est du domaine des constitutionnalistes, sûrement pas des politologues qui sont plutôt spécialisés dans l’étude du comportement politique, du marketing, de la communication que dans l’interprétation de la Constitution.
On ne peut que se réjouir d’entendre quelques éminents constitutionnalistes Sénégalais comme Ismaëla Madior Fall, Ameth N’diaye et El hadj M’Bodj entraient dans l’analyse juridique implacable d’une impossible candidature du président Wade en 2012.
Cependant, Maître WADE a déjà déclaré dans l’interview qu’il a accordée à la Voix de l’Amérique « Je suis candidat en 2012 Inch’Allah. Si Dieu me laisse longue vie, me laisse mon cerveau et ma santé, je serai candidat. »
Cette candidature sera-t-elle entérinée par le conseil constitutionnel ?
Albert BOURGI, professeur de Droit de l’Université de Reims a affirmé « Si Maître WADE est bien portant, avec toutes ses capacités, il n’y a rien qui puisse s’opposer à sa candidature en 2012 »[1]
En revanche, Albert Bourgi ne s’est pas prononcé sur l’inconstitutionnalité, mais sur la constitutionnalité d’un troisième mandat de Me Wade sans arguments juridiques. Il affirme simplement « C’est lui, le candidat naturel de la mouvance présidentielle. C’est le meilleur dans son camp politique ».
Dans le journal le Quotidien, une tout autre version d’Albert Bourgi répondant à une question du journaliste Daouda Gbaya.
- « Il y a aussi la polémique autour d’un troisième mandat du président Wade. Ses partisans envisagent même de faire voter une loi interprétative… »
- (Il coupe) « Écoutez, je suis professeur de droit. Je suis agrégé de droit. Franchement la candidature d’Abdoulaye Wade est illégale. »[2]
Le discours d’Albert Bourgi a évolué, il se prononce sur l’inconstitutionnalité et plus sur la constitutionnalité d’un troisième mandat du président.
Pourquoi ce revirement spectaculaire du professeur agrégé, comme il le souligne ? Que s’est-il passé entre temps ?
Nous savons que les relations entre les consorts Bourgi et la famille Wade se sont détériorées depuis la révélation de Robert Bourgi (frère d’Albert Bourgi) sur les financements occultes de chefs d’Etats africains dont aurait bénéficié Jacques Chirac. Ensuite L’avocat a déclaré qu’il s’était trompé en accusant le Président Abdoulaye Wade.
L’idéal démocratique serait en principe que tout citoyen ait une chance égale d’entrer dans la compétition électorale, quels que soient son âge, son sexe ou ses héritages familiaux, etc.
L’âge du Président constitue-t-il un empêchement constitutionnel pour cette charge ?
Abdoulaye Wade aura plus de 85 ans en 2012, mais il compte bien briguer un troisième mandat. Ces derniers mois, plusieurs cadres libéraux ont fait entendre leur voix pour justifier sa candidature.
L’âge ne doit pas modifier le parcours politique d’un citoyen. En principe, aucune personne ne peut être écartée d’une élection dès lors qu’elle remplit les conditions requises.
Il n’existe aucune justification juridique qui puisse écarter un citoyen du fait de son grand âge à solliciter le suffrage des Sénégalais.
Article 28 : « Tout candidat à la présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans le jour du scrutin. Il doit savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle. »
Il n’en demeure pas moins vrai que le grand âge du président ne favorise pas le dynamisme et risque de causer plus de dommages que de stimulants bénéfiques pour le pays.
Certes, l’âge du président n’a pas de conséquences sur sa volonté, mais il n’en va pas de même s’agissant de sa détérioration physique et mentale du fait de son grand âge. Je suis certain que Me Wade après avoir franchi la barrière du conseil constitutionnel, s’il venait à succéder à lui-même à l’occasion de l’élection présidentiel de 2012, il restera toujours tributaire de l’effet de l’âge. Donc, je peux affirmer qu’il ne pourra pas terminer son mandat, sa démission sera plus que probable.
Le président Wade est arrivé au pouvoir à 74 ans tandis que le président Senghor le quittait au même âge. Le Président Abdou Diouf abandonnait le pouvoir suite à sa défaite à l’élection présidentielle de 2000 à 65 ans tandis que compagnon de longue date Moustapha Niasse cherche à conquérir le pouvoir à 72 ans
Au-delà des faits constatés, est-il envisageable de transférer une légitimité ?
Le principe devant prévaloir en démocratie doit être le suivant : la légitimité ne saurait être léguée dans le cadre du fonctionnement normal des institutions d’une République mais elle s’acquiert grâce à une relation étroite de confiance entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés.
Le Sénégal n’est pas une dynastie. Le principe « Légalité de la loi, légalité dans la loi, légalité devant la loi » doit être un combat de tous les jours dans un pays démocratique.
La constitution n’attribue pas de pouvoir au fils du président, n’en parle même pas.
Par conséquent, il ne doit bénéficier d’aucun privilège lié à sa condition de fils de président.
Ceux qui de près ou de loin commencent par leur action, à torpiller la forme républicaine de l’Etat le feront à leurs frais.
Par ailleurs, rien n’interdit à Karim WADE de solliciter le suffrage des sénégalais lors des prochaines échéances électorales, mais cela obéit à une procédure bien définie : être désigné ou coopté sans passe droit suivant les procédures de chaque parti ou encore une candidature indépendante. Il bénéficiera des mêmes droits et sera soumis aux mêmes obligations que n’importe quel candidat. Il appartiendra aux Sénégalais de veiller à ce que l’on privilégie « l’impératif de légitimité et de compétence ».
Les « pouvoiristes » sont de mauvais exemples patents qui administrent nos villes et plus généralement notre pays. Les Sénégalais n’ont pas la mémoire courte. Certains hommes politiques s’étaient manifestés déjà par des soutiens endiablés et frénétiques à la promotion du Parti socialiste de Senghor et d’Abdou Diouf. Ce sont les mêmes qui sont devenus des inconditionnels de Wade aujourd’hui ou de son parti ( PDS).
De plus, il y a une prolifération anarchique de partis politiques dont certains s’apparentent plus à des groupes d’intérêts dont l'objectif est de fausser le débat d’idées, ce qui profite au clientélisme et à la médiocrité. L'on a connu au Sénégal des comités de soutien qui se sont organisés autour de l’ancien président Abdou Diouf et qui tiraient leur valeur du nombre et de la moralité supposée de leurs membres : Cosapad, Conagrisapad, Abdou moy nou doy, sans compter les mouvements affiliés ou intégrés au PS. D’autres comités ont pris corps pour soutenir Wade ou son fils.
Ce sont souvent des organisations dans lesquelles ces comités de soutien – que je qualifie de groupes d’intérêts qui se manifestent par les trafics d’influence de leur relation avec les détenteurs de pouvoirs politiques ou économiques – utilisent différents moyens de pression pour arriver à leurs fins.
C’est pourquoi il n’est pas trop d’affirmer le principe qu’en plus d’hommes vertueux, il faut des règles efficaces pour une bonne gouvernance.
Plus grave est le risque de contrôler la distribution des postes en mettant l’homme qu’il ne faut pas à la place qu’il faut.
La loi doit clarifier l’existence réelle des partis politiques et des comités de soutien aux hommes politiques. Ces derniers n’ont pas vocation à exercer le pouvoir, mais plutôt à en profiter.
Face à l’incertitude du modèle économique qui nous est proposé depuis des années, qui consiste à jouer le jeu de la corruption à marche forcée de notre pays quoiqu’il en coûte aux Sénégalais, il ne faut pas que les hommes politiques s’étonnent de la souffrance et de la misère de l’immense majorité des Sénégalais.
L’ensemble des mesures de relance de l’économie est nettement insuffisant pour générer de la croissance à la hauteur des possibilités du pays. Le développement économique ne sera pas réalisable si la confiance n’est pas favorisée par une transparence dans un cadre juridique sécurisé pour encourager les investisseurs.
Les politiques de dynamisation de l’économie depuis l’alternance souffrent d’une mauvaise gouvernance, consécutive à des faits de corruption et C’est cette mauvaise gouvernance quicause un trouble manifestement illicite qu’il appartient à tous les Sénégalais de faire cesser.
En effet, la régression sociale que nous sommes en train de vivre est la plus grave que notre pays ait connu depuis les indépendances. Elle n’est pas le fruit d’une fatalité à laquelle il faut se soumettre, mais la conséquence directe de la politique qui a été choisie par les gouvernements successifs.
Une insécurité énergétique rend l’économie sénégalaise vulnérable et met en danger la compétitivité de nos entreprises.
L’espoir de l’alternance s’est révélé plus que décevant dans la gestion des affaires de l’État. La pratique de la corruption s’est érigée en institution. Le second mandat du président a mis à mal la grandeur du pays. Dans l’affaire de la mallette d’argent remise à Alex Segura, ancien représentant du Fonds Monétaire International (FMI) à Dakar, la seule justification du pouvoir était l’hospitalité sénégalaise ! Pour la majorité des Sénégalais, la corruption ne saurait être confondue avec une quelconque teranga (l’hospitalité).
S’agissant du chantier de Thiès, l’on peut en déduire que lorsque le pouvoir est menacé, la machine judiciaire est utilisée à la convenance de ceux qui l’exercent au motif générique d’« atteinte à la sûreté de l’État ». Wade lui-même a été victime de ce chef d’accusation supposé.
L’acharnement à l’encontre d’un entrepreneur hors pair comme Bara Tall est plus que désobligeant dans une démocratie.
Le chantier de Thiès n’était-il pas lié au fait que la candidature d’Idrissa Seck pouvait constituer un danger imminent, crédible et redoutable qui dérangerait et créerait un malaise dans la famille libérale ?
C’est pourquoi je m’étonne de l’affirmation d’Albert Bourgi selon laquelle « Wade serait le seul candidat dans la famille libérale ».
Les cas de corruptions s’enchaînent : la vente d’espaces fonciers dans la zone de l’Aéroport de Yoff, l’affaire des 7 milliards offerts au Sénégal par Taïwan et qu’il est désormais convenu d’appeler les « fonds taïwanais », ainsi que l’affaire Sudatel sont emblématiques de la manière dont les affaires de l’État sont conduites dans notre pays par des systèmes de commissions et de rétro commissions.
« Plus un bénéfice est illégal, plus l’homme y tient. » Honoré de Balzac
S’ajoute à cela une humiliation diplomatique de taille concernant l’auto flagellation du président dans la libération de l’otage française Clotilde Reiss détenue en Iran. Bernard Kouchner questionné a fait cette remarque ironique : « Connaissez-vous cette phrase : la victoire a beaucoup de pères, la défaite est orpheline ».[3]
Mais il faut admettre qu’il y a beaucoup d’affabulations dues au manque de transparence et de véritables enquêtes. La rumeur prend corps lorsqu’il y a un déficit d’informations et de transparence du pouvoir dans la gestion de crises.
Les citoyens ne cessent d’être informés de la multiplication d’évènements cumulatifs entrant dans la dégradation de leurs conditions d’existence tels que la corruption, l’enrichissement personnel de certains hommes politiques, la dégradation de l’environnement – notamment l’évacuation des eaux pluviales – et les inondations.
De plus, un nouveau phénomène se développe dans le monde politique : l’agression physique pouvant aller jusqu’au meurtre. L’assassinat de maître Babacar Sèye est une affaire d’État qui doit être une affaire de l’État et exiger une enquête sans concession. Une remarque de Me Abdoulaye Wade a longtemps semé le doute : « Je ne donne aucun crédit aux décisions du Conseil constitutionnel qui se trouve sous l’influence des hommes d’Abdou Diouf, en particulier de son vice-président, Me Babacar Sèye, qui a été pendant longtemps un député socialiste. Ce n’est pas sérieux. »[4]
Talla Sylla a été agressé avec sauvagerie sans qu’il y ait une véritable enquête. Idrissa Seck sur le chemin de sa privation de liberté déclarait :
« Je ne suis ni diabétique, ni cardiaque. Dieu merci, je suis dans un parfait état de santé. Musulman convaincu, ou tout au moins aspirant à l'être, j'abhorre le suicide. S'il m'arrive donc quoi que ce soit, ce sera entièrement imputable à ceux qui m'ont convoqué… ».[5]
Cela prouve la terreur qui peut exister dans le milieu politique depuis un certain temps. Elle illustre toute la tragédie dans laquelle le Sénégal est plongé depuis quelques années.
Il serait intellectuellement malhonnête d’affirmer que le président n’a rien fait au cours de ces deux mandats : le Programme d’Amélioration de la Mobilité Urbaine, le monument de la renaissance africaine, la case des tout petits, la parité.
A mon sens, sur la parité, il aurait été d’abord préférable de passer par l’égalité hommes/femmes. Cela aurait permis aux femmes, de rattraper leur retard par rapport aux hommes, notamment au niveau social, économique et politique. Ce sont autant de réalisations pour le pays qui doivent être inscrites à son actif.
Certains de ces chantiers suscitent cependant toujours des débats, cela démontre bien la vivacité de la démocratie.
Le développement passe par la fluidité des moyens de communication entre les acteurs économiques, notamment dans la maîtrise des nouvelles techniques de l’information, la fourniture régulière d’électricité, dans un pays stabilisé politiquement et sécurisé juridiquement.
Or la distribution de l’électricité freine l’économie du pays et fait perdre des points de croissance. Le service public chargé de la distribution d’électricité crée une nouvelle inégalité entre les citoyens : entre ceux pouvant s’offrir des groupes électrogènes et la majorité des sénégalais, entre les habitants des quartiers résidentiels et ceux des quartiers périphériques et entre les petites, moyennes et les grandes entreprises. Certaines professions sont laminées par ces coupures d’énergie notamment les menuisiers, les coiffeurs, les couturiers etc.
Un jeune chef d’entreprise confiait qu’il était obligé de naviguer entre son bureau et son domicile en fonction du lieu de disponibilité de l’électricité.
Espérons que les projets des uns et les réalisations passées pèseront davantage sur le choix des électeurs que d’autres considérations plus discutables.
L’avènement de l’alternance a suscité beaucoup d’espoirs, mais ni le pouvoir de Wade, ni l’opposition ne paraissent être en mesure de dissiper l’inquiétude des Sénégalais.
Faisons en sorte que la future alternance ne soit pas qu’un simple changement d’équipe.
Il appartient au président de décrisper la situation politique de notre pays.
Et si le président Wade prenait cette décision courageuse en renonçant à briguer un troisième mandat, il reprendrait de la hauteur.
Contre toute attente, si la candidature de maître Abdoulaye est validée par le Conseil constitutionnel et qu’il remporte les élections par la même occasion, le président Abdoulaye Wade pourra-t-il redevenir un homme d’État ?
Scepticisme, parce que l’on se demande comment ceux qui étaient au pouvoir ces dernières années pourraient faire mieux la prochaine fois, et ce, quelle que soit leur bonne volonté. Certains d’entre eux brillent par leur manque d’ambition, une présomption forte de soupçon de corruption, à tort ou à raison, et une grande volatilité pèse sur leur engagement politique.
Si les nouvelles mesures qui sont présentées aujourd’hui sont si prometteuses et innovantes, pourquoi n’ont-elles pas été appliquées avant ?
Si la candidature de Maître Wade est retenue, il y a une probabilité qu’il se retrouve en compétition face à ses anciens Premiers ministres ou ministres – Macky Sall, Idrissa Seck, Cheick Tidiane Gadio, Moustapha Niasse – qui constituent un trop-plein de candidats.
Sont-ils animés par un esprit revanchard, une volonté de mettre en place une politique de rupture des pratiques constatées au sein du pouvoir de Maître Wade, ou simplement par une inconsistance de sa gestion du pays ?
Il faut néanmoins veiller à maintenir une conscience civique, facteur de stabilité, de cohésion nationale et de développement. Le Sénégal traverse une crise de la démocratie qui ne peut être considérée comme une absence de démocratie.
Pourquoi le marché politique Sénégalais est il un capharnaüm ?
Article 37 Le serment est dans prêté dans les termes suivants :
« Devant Dieu et devant la nation sénégalaise, je (Me Wade le 03 avril 2007) jure de remplir fidèlement la charge de Président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la constitution et des lois…….. »
A-t-il respecté les articles 27 et 104 de la constitution, par là même le serment qui le lie à la nation ?
Le serment est une obligation Légale et morale.
Après la réélection du président Wade en 2007 (début de son deuxième mandat), il avait a réaffirmé en conférence de presse qu’il a bloqué la Constitution que celle-ci lui interdisait de se représenter. Tout est dit par Wade lui même sauf que le conseil Constitutionnel a dit tout autre le 27 janvier 2012.
1- les cinq membres du conseil constitutionnel sont nommés par le président de la République et c’est ce même conseil qui est chargé du contentieux électoral et constitutionnel.
Pourquoi, l’opposition a toléré une telle aberration démocratique, s’est- elle fait piéger ?
Si l’opposition avait joué pleinement son rôle au moment de la nomination des membres du conseil constitutionnel, la décision de celui-ci aurait été différente de celle qui vient d’affaiblir notre démocratie.
L’opposition doit t- elle participer à discréditer les institutions de la République ?
En revanche, le conseil constitutionnel aurait pu motiver sa décision, pour créer un précédent.
Si un contentieux semblable se représentait à l’avenir, nous aurions eu un fondement juridique, du moins la position du conseil constitutionnel.
Après la décision de ce conseil, l’opposition a deux choix
Soit, acceptée de faire campagne et affrontée le candidat Wade, donc admettre la validité de la candidature de Wade, soit renoncée a affronté Wade à cette élection pour cause d’irrégularité
Pourquoi, un ministère des élections ?
Un ministre de l’intérieur libéral doit être capable de déclarer la victoire ou la défaite du camp ou des camps adverses au vu des résultats provisoires. Cela est un gage de maturité démocratique.
2- Une opposition forte doit- elle suivre la feuille de route tracée par M23 ?
Cela ne pose t-il pas la crédibilité des partis et des hommes politiques
Une partie de l’opposition n’est-elle pas coresponsable du bilan de Wade ?
Pourquoi certains hommes politiques changent d’étiquette en fonction du parti au pouvoir ?
Soit pour entretenir leurs prébendes soit pour en bénéficier.
Sur 100 Sénateurs, seuls 35 sont élus
Pour la conquête du pouvoir l’opposition met en avant l’éthique pour faire suite aux dérives de la corruption ainsi que l’irrecevabilité de la candidature de Me Wade ; or un plan de développement économique et social est une attente forte des Sénégalais.
L’alternance sans alternatif peut être aussi dangereuse que ce que nous vivons sous le régime libéral de Wade
Le PDS reprochait déjà à Senghor ensuite Abdou Diouf de violer l’article 32 de la constitution de 1963, en étant secrétaire Général du PS « La charge du Président de la République est incompatible avec l’exercice de toute autre fonction publique ou privée, même élective »
Wade a détourné la constitution pour garder le secrétariat du PDS. L’article 38 de la constitution de 2001 « la charge de président de la République est incompatible avec l’appartenance à toute assemblée élective, Assemblée nationale, Assemblées locales, et avec l’exercice de toute autre fonction, publique ou privée, rémunérée.
Toutefois, il a la faculté d’exercer des fonctions dans un parti politique ou d’être membres d’académies dans un des domaines du savoir »
Code electoral
Article L.55
Loi n° 92-16 du 07 février 1992
Tout sénégalais peut faire acte de candidature et être élu sous réserve des
Conditions d’âge et des cas d’incapacité ou d’inéligibilité prévus par la loi.
[1] Article de Moustapha Sylla, le messagersn.info du lundi 2 aout 2010
[2] Article de Daouda Gbaya dans le Quotidien (Sn) du 12 février 2011
[3] Le journal Libération du 16 mai 2010
[4] Géraldine Faes, « sept jours qui ébranlèrent Dakar », Jeune Afrique, N° 1690, 2 juin 1993
[5] Jeune afrique.com du 13 janvier 2008: la bombe Seck
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