DIALLOBEDUCATION

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« Le Bon, la Brute et le Truand »

« Le Bon, la Brute et le Truand »

Sergio Leone en réalisant son film culte en 1966, il ne pensait certainement pas que son
histoire allait trouver écho en 2011. Ce film raconte l’histoire de trois mecs qui, pendant la Guerre de Sécession, préfèrent s'intéresser à leur profit personnel.

Ils se lancent à la recherche d'un coffre contenant
200 000 dollars en pièces d'or volés à l'armée sudiste. Tuco sait que le trésor
se trouve dans un cimetière, tandis que Joe connaît le nom inscrit sur la
pierre tombale qui sert de cache. Chacun a besoin de l'autre ; mais un
troisième homme entre dans la course : Setenza, une brute qui n'hésite pas à
massacrer femmes et enfants pour parvenir à ses fins.

Avec l’assassinat de Ben Laden au Pakistan, on retrouve un bon : Obama,
président des Etats Unis d’Amérique, une brute Ben Laden et de l’autre le
truand le gouvernement pakistanais avec son président Asif Ali Zardari.

Le bon sait que la Brute a aidé son gouvernement à lutter contre l’URSS en Afghanistan en
1979.  A cette époque,
Ben Laden est l’ami des Américains. Chacun avait besoin de l’autre. Il
fréquente les salons financiers feutrés de New York ou Manhattan. Il troque sa
toge afghane contre un smoking, parle « Dow Jones et Business ».

Il acquiert même une réputation de séducteur de femmes. Carlyle prend des options sur le pétrole afghan et explose financièrement dès la fin de la guerre contre la Russie en
1989.

Dix ans plus tard, la société se paie United Defense, gros fournisseur de l’armée
américaine en véhicules de combat et en artillerie. Le groupe possède 89,3
milliards de dollars de capitaux propres et emploie 286.000 personnes dans 21
pays…

A la fin de la guerre afghane en 1989, Oussama ben Laden se sent trahi. A son retour en Arabie saoudite, il est considéré comme un héros. Il organise des conférences dans les
mosquées, dans les écoles, à l’université sur son «djihad» contre l’armée
soviétique. Lors de la guerre du Golfe (1990-1991), Oussama ben Laden propose
au roi Fahd d’Arabie saoudite d’utiliser sa milice pour défendre le pays contre
une éventuelle invasion des troupes irakiennes. Ce dernier refuse et préfère
ouvrir son territoire à l’armée américaine, prêtant ainsi le flanc à
l’accusation selon laquelle il aurait autorisé les «infidèles» à «souiller le
sol sacré» de l’Arabie saoudite.

Ben Laden se fait alors de plus en plus critique vis-à-vis de la famille royale, et va jusqu’à accuser les princes de corruption. Il choisit de s’allier à des opposants au régime
wahhabite installés en Iran et en Syrie. Riyad lui attribua notamment la
responsabilité d’un attentat contre son ambassadeur au Pakistan ainsi qu’une
tentative avortée de détournement d’un avion saoudien effectuant la liaison
Karachi-Djeddah. Au début d’avril 1994, l’Arabie saoudite le prive de sa
nationalité.

Il rentre alors dans le rôle de la Brute. Il plonge dans la clandestinité et se
réfugie au Soudan. Sous le mandat de Bill Clinton, le réseau islamiste entame
son nouveau djihad contre l’Amérique. Les attentats commencent un peu partout
contre les intérêts des capitalistes et surtout américains. Depuis rien ne l’arrête
jusqu’à l’attentat spectaculaire contre le Word Trade Center.

Le 1 mai 2011dans la nuit, l’histoire de la Brute s’arrête net. Les forces américaines lancent des frappes au Pakistan et déciment la « somptueuse » maison, proche
d’une académie militaire, où Oussama Ben Laden s’était réfugié.

Désormais, l’homme est devenu un mythe. Produit de la CIA, il a emporté dans sa tombe les secrets de Carlyle et des attentats du 11 septembre qu’il n’avait jamais revendiqués.
Harnaché de sa canne et d’une barbe légendaire, le Saoudien aura maintenu
l’illusion jusqu’au bout. Jusqu’à devant Allah…

Le Bon Obama s’empresse de se séparer de la dépouille de la Brute. Il la jette en pleine mer. Il estime que justice est faite. De quelle justice, celle de Dieu ou celle des
hommes ? C’est plutôt une vengeance contre celui qu’on considère comme un
homme sans foi ni loi. Son arme est celle du pauvre la violence par les attentats
dans l’espoir d’atteindre son but.

L’Amérique jubile, le Bon se vante d’avoir réussi là où ses prédécesseurs ont échoué. Il a sauvé le monde capitaliste de la terreur. En une semaine il gagne plus de onze points
d’avis favorables. Un second mandat s’ouvre à lui, il ne pouvait espérer mieux.

En ce moment le truand crie sa participation à la victoire finale. Il se précipite pour maquiller une photo de la brute le visage criblé de balles. Comment Ben Laden, l’homme le
plus recherché dans le monde, peut-il avoir vécu plus d’une minute dans cette
bâtisse hors de la ville et à quelques encablures d’une académie militaire sans
être découvert. De qui se moque-t-on ?

La situation géographique de la cache de Ben Laden soulève bien des questions au sein de la
classe politique américaine et aussi au monde entier qui découvre incrédule les
images de celle-ci. On peut soupçonner les services secrets pakistanais de
jouer double jeu dans ce dossier, en participant à la guerre contre les
talibans d'une part, tout en conservant des liens avec eux d'autre part.

Ainsi selon une citation du film de Blondin à Tuco: « tu vois, le monde se divise en
deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi tu
creuses ».

Amadou DIALLO http://adiallo132009.blog4ever.com/

 



07/05/2011
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