DIALLOBEDUCATION

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L'immigration en France: "on nous dit pas tout "

                    L’immigration en France : « on nous dit pas tout. »

L’immigration en France constitue un véritable tabou, le seul fait d’aborder le sujet entraîne des débordements de toutes sortes, et, est considéré comme une provocation. Certains considèrent l’immigré non pas comme une marchandise mais un être humain avec ses droits et devoirs, d’autres lèvent les yeux au ciel avec irritation et fatalisme.

Il se trouve que tout ce qui est dit et raconté n’est que vérité de façade, les vrais éléments comptables, politiques et juridiques sont camouflés au fond de l’arrière-boutique et montrent si on y regarde de plus prés, les contradictions des équipes qui ont eu le dessein de diriger la France.

Si les contribuables français paient les coûts de l’immigration, ce sont eux-mêmes qui encaissent les bénéfices des migrations. Il est alors nécessaire de faire un bilan concret et chiffré pour savoir qui gagne, qui perd. Il faut savoir que malgré les contradictions entre les pros et les antis, la lecture de l’histoire de l’immigration en France reste unique.

Si pendant les trente glorieuses, l’immigration a été un bénéfice pour la France, a favorisé son développement, avec le regroupement familial et le désir des immigrés  d’améliorer leur sort on a trouvé moyens pour discréditer cette population oubliant ce qu’elle a rapporté et continue de rapporter à la France.

Aussi passe-t-on volontiers sous silence les recettes de l’immigration en mettant seulement au grand jour les coûts de l’immigration. Etudier les coûts de l’immigration devrait s’accompagner également d’une estimation de ses recettes. Dire que la France « exporte des bac plus cinq et importe des bac moins 5 » n’est qu’une vision simpliste et caricaturale des réalités migratoires en France.

Se pencher sur l’immigration en France suppose tout d’abord une définition exhaustive de l’immigré pour éviter toute forme de confusion. L’immigré, selon le Haut Conseil de l’Intégration, est une personne née à l’étranger, de parents étrangers, qui a décidé de s’installer dans un pays d’accueil et qui y réside un an au minimum. En tenant compte de cette définition et des données corrigées il y a environ 6.5 millions d’immigrés en France d’après l’INSEE au premier janvier 2008.

Parler seulement des coûts des immigrés pour la France c’est faire preuve d’égoïsme vis-à-vis des pays d’origine qui perdent leur main d’ouvre, leurs élites, leurs compétences et des ressources engendrées par le départ définitif d’éléments actifs de la population ; sans oublier le désarroi de l’immigré qui perd toutes ses repères en arrivant dans un pays qu’il ne connait pas.

Il s’en suit une désertification des régions rurales, une fuite vers les banlieues, délinquance, assistanat, une attraction plus ample pour l’immigration noyant des jeunes dans les routes du soi-disant eldorado.

En plus de cela, les pays de départ sont aussi appauvris par le « brain- drain ». Les Africains particulièrement dénoncent une traite des cerveaux « organisée par l’Occident» qui provoquerait l’exode de 25 000 diplômés d’Afrique subsaharienne par an. Selon l’université de Buenos Aires, qui a évalué la perte subie en fonction de l’apport du migrant au PIB du pays d’accueil jusqu’à ce

qu’il ait atteint l’âge de la retraite, chaque départ coûte 700 000 euros au pays d’origine.

 

L’Afrique laisserait ainsi échapper annuellement 17,5 milliards d’euros, soit près de la moitié de l’aide qu’elle reçoit des bailleurs de fonds des pays du Nord, qui se rembourseraient ainsi à 50 % de leurs dons et de leurs avances de fonds. Il y a aujourd’hui plus de médecins béninois en Ile de France qu’au Bénin plus de professeurs de mathématiques en France et aux USA qu’à Dakar.

 

Tout cela pour des entreprises françaises qui trouvent leur intérêt dans l’embauche d’un immigré qui leur permet de pourvoir à l’exécution de tâches pour lesquelles elles manquent de nationaux compétents ou volontaires, de jouer sur cette main-d’œuvre flexible, malléable et corvéable à merci pour museler les revendications salariales, et, surtout, de payer moins cher le travailleur recruté ou de ne pas acquitter les charges sociales auxquelles elles sont assujetties. C’est le coût interne pour l’entreprise, qui se traduit par un bénéfice très important.

 

Il ressort de cela que l’immigration fait partie du paysage politique français. Il ne sert à rien d’imaginer que, par un miracle né de la fermeture des frontières ou de la réussite du métissage social, elle ne constituera plus un sujet de débat et

de clivage dans la société française. L’information sur les coûts permet à des citoyens lucides d’étayer leurs opinions sur une analyse des chiffres et des faits. Mon ambition serait que ce travail puisse aussi bien être utile à ceux qui favorisent ou considèrent comme un fait acquis le développement de l’immigration dans la société française, qu’à ceux qui souhaitent l’encadrer, la freiner, voire inverser le cours de l’histoire en encourageant le retour au pays ou l’immigration du Nord vers le Sud. La vérité des chiffres permet de dire sans risque de se tromper que l’immigration n’est pas une tare française et ne détruit loin s’en faut les ressources du pays d’accueil.

 

L’immigration ne doit pas être envisagée dans sa globalité, comme si toutes ses variantes avaient le même coût. Jacques Bichot note que « les modèles du marché du travail construits comme si tous les travailleurs potentiels étaient interchangeables ont à juste titre fait l’objet de fortes critiques… il serait maladroit de ne pas en tirer des leçons pour l’immigration ».

 

Aujourd’hui, du fait de la mondialisation et de la paupérisation de certains pays émergents, les migrations se sont largement développées et différenciées, faisant voler en éclats la trilogie classique : migrations économiques (de main-d’œuvre), migrations d’asile (politique et religieux), migrations familiales (accueil de la femme, des enfants et parfois des ascendants du migrant). De ce fait, l’établissement de leurs coûts est devenu très complexe.

 

Etudier les coûts de l’immigration ne peut se faire dés lors que sur la base de comptes sectoriels. Ainsi plusieurs indicateurs montrent que la population d’origine étrangère est fortement surreprésentée dans la délinquance surtout juvénile. En matière de fiscalité directe la fraude des immigrés n’est pas plus importante que celle des nationaux avec un taux de chômage double que celui des nationaux. On cherche à donner une charge à l’immigration mais un calcul simple montrerait cependant qu’une population active qu’on peut estimée à 3 millions de personnes avec 20 % de chômeurs, sur la base d’un salaire moyen net par mois de 1 300 euros établi en 2002 par l’INSEE , contribuerait au PIB pour un montant de 31,2 milliards d’euros – somme qui, même amputée des transferts de fonds vers les pays d’origine, est supérieure aux 24 milliards d’euros de dépenses d’immigration avalisés par Laulan dans son étude sur l’immigration. La politique sur la ville considérée par les détracteurs comme une faveur pour les immigrés n’est plus ni moins qu’une politique de rattrape social qui a usé plus de 20 ministres et qui est resté sans effet parce que peu lisible selon la cour des comptes.

 

Ainsi donc les déficits dus à l’immigration n’ont pas augmenté depuis plus de quatre ans et démentent les prévisions alarmistes sur l’immigration, facteur d’appauvrissement de la France même si l’immigration coûte 36 milliards aux contribuables selon la méthode Lafay-Bichot de 2003 qui ne tient pas compte de l’aide au développement et de ce que les immigrés devraient rapportés soit 81 milliards soit un différentiel de 45 milliards d’euros.

 

Pourquoi alors les immigrés ne rapportent pas assez de richesses à la France, si on tient compte de l’étude de Lafay-Bichot qui est prise comme référence et qui ne dit pas tout. Plusieurs pistes de réflexion peuvent être envisagées. Il faut d’abord réduire le taux de chômage des immigrés de un point par rapport au taux actuel de 20% ; ce qui rapporterait 1.4 milliards de cotisations sociales et réduirait les prestations de chômage de 0.4 milliards d’euros, en plus de cela réduirait la délinquance d’autant. Les parents auraient plus de maîtrise sur l’éducation de leurs enfants, on ne peut pas demander à son enfant d’étudier à l’école, d’avoir des diplômes si,  avec un bac plus 5, le père de famille ne travaille pas et attend tout des aides sociales.

 

 L’Etat doit ensuite mener une politique de rattrape pour que l’immigré soit au niveau du français de souche dans tous les domaines, ce n’est pas normal que pour un même travail et un même diplôme, l’immigré a un salaire brut de 1800 euros et le français de souche 2200 euros.

 

Pour cela il faut aussi que les populations immigrées surtout africaines prennent leur responsabilité et optent pour un engagement citoyen en créant elles aussi leurs outils de production et de travail. Ce que confirme Dogad Dogoui, président du club Africagora, créé en 1999 et qui milite pour l’émergence d’une génération de décideurs noirs. « Il y a plein de Noirs diplômés à qui on ne donne pas leur chance. Ils ont bac+7 et on leur propose des métiers sous qualifiés. Comme ils n’ont pas de réseau sur lequel s’appuyer, ils s’isolent ».

 

Tout comme les asiatiques les immigrés africains doivent pouvoir eux aussi créer leur propres entreprises et prendre toute leur place dans la communauté française. Les seules victoires sportives, vite oubliées, ne suffisent pas pour une place dans l’élite française  Une augmentation de 2% du salaire des immigrés ou de leurs revenus, augmenterait leur participation dans la richesse nationale de 5%.

 

Enfin devant le vieillissement de la population française l’apport annuel de 120 000 immigrés de moins de 18 ans occupant un emploi permettraient à la France de sauver son système de sécurité sociale et d’assurance vieillesse basée sur la répartition.

 

La combinaison de ces trois éléments : réduction du chômage des immigrés de 20 à 19%, une augmentation de leur revenu de 1 à 2 % et une arrivée mensuelle de 120 000 nouveaux immigrés de 18 à 19 ans, résorberait définitivement le déficit en moins de six ans et augmenterait le PIB de l’état de 9%.

 

Si toutes ces trois solutions ne sont pas envisagées simultanément, le coût de l’immigration restera à la charge de l’Etat et des contribuables français ; la seule solution alternative serait d’accroître la natalité des françaises ce qui n’est pas une simple sinécure.

 

Amadou Diallo

 



20/08/2009
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