DIALLOBEDUCATION

DIALLOBEDUCATION

Epris de paix et justice nous sommes tous tunisiens.

Epris de paix et de justice nous sommes tous tunisiens.

Depuis plus de 23 ans, le président Zine Al Abidine Ben Ali occupe la Tunisie d’une main de fer. Il avait mis son peuple sous silence et tout le monde était arrivé à la constatation suivante : quel peuple docile et respectueux du raïs !

Malheureusement malgré les insinuations du régime d’une ingérence intégriste ou étrangère, le peuple s’est dressé spontanément et a fini par mettre ce régime par terre y compris la famille omniprésente de sa seconde épouse dans tous les rouages de l’économie du pays. Ces beaux-parents les Trabelssi avaient fait de la Tunisie leur patrimoine propre ; les banques, les transports, le tourisme etc… tout était dans leur main.

Ce clan des Trabelssi sous la férule de Mme Leïla Ben Ali avait transformé l’économie de la Tunisie en économie de Mafia, comme c’est d’ailleurs le cas dans la majorité des pays africains.

Comme Ben Ali l’avait fait en destituant Habib Bourguiba, le premier ministre Mohammed Ghannouchi a annoncé dans la soirée à la télévision qu'il assurait l'intérim de la présidence car Ben Ali « n'est temporairement pas en mesure d'exercer ses responsabilités ». Mohammed Ghannouchi a lancé à cette occasion un appel à l'unité des Tunisiens, toutes sensibilités confondues, et a promis qu'il respecterait la Constitution.

 Le chef du gouvernement a précisé qu'il remplaçait Ben Ali en vertu de l'article 56 de la Constitution, qui prévoit que le président « peut déléguer par décret ses attributions au premier ministre » en cas d'« empêchement provisoire ». Un constitutionnaliste interviewé sur Al-Jazira, Sadok Belaïd, a contesté cette interprétation, estimant que la situation est celle d'une « vacance du pouvoir pour cause de décès, démission ou empêchement absolu ». Dans ce cas de l’article 57, « le président de la chambre des députés est immédiatement investi des fonctions de président de la République par intérim » et doit organiser des législatives dans un délai maximum de 60 jours.

Doit-on en conclure que le premier ministre, chef du gouvernement a pratiqué un coup d’état sous le couvert de la loi constitutionnelle ? Rien n’est moins sûr mais la rapidité des évènements montre que si un peuple est décidé personne ne l’arrête. Le régime Ben Ali est tombé de son piédestal moins d’un mois de manifestation spontanée. Le choix de Mohammed Ghannouchi, c'est un moindre mal. Constitutionnellement, cela aurait dû être le président du Parlement, Fouad M'Baza, mais il a dû y avoir une discussion au plus haut niveau de l'Etat. M'Baza a dû refuser ou être contesté. Le choix de Ghannouchi est très certainement un choix négocié par toutes les parties concernées, politique et militaire.

Loin d’être une histoire d’intégrisme religieux, la chute du régime tunisien est due à la lente disparition du «miracle tunisien» ; la crise mondiale a accéléré l'effondrement du modèle économique tunisien. Le chômage des jeunes n'arrête pas d'augmenter alors que le nombre de diplômés explose. Avec cela, se sont grevés les aléas d’un pays policé, corrompu avec une famille présidentielle sans scrupules dans la destruction des richesses du pays.

La rue a été plus forte. Un mois de troubles ont fini par faire vaciller vingt-trois ans d'un règne sans partage. Cela montre en tout cas que les révolutions de velours peuvent se faire dans un pays arabe bien refermé sur lui-même comme la Tunisie, mais elles peuvent aussi se passer n’importe où dans le monde dès lors que chaque citoyen est volontaire et prêt à relever le défi de la paix, de la justice et de la démocratie. En ce jour mémorable nous sommes tous des tunisiens pour que les idéaux de liberté et de justice triomphent dans le monde et particulièrement en Afrique.

Pour la première fois, des gens se sont levés pour dire « non, va-t’en », et cela a été une réussite. Quel que soit le nouveau gouvernement, ou président, qui apparaîtra, il devra composer avec la rue. C'est la plus grande fierté de tous les patriotes et des citoyens dignes de ce nom. Les peuples africains ne sombrent pas dans l'obéissance, nous devons aussi savoir désobéir le moment venu. Ce qui se passe dans cette Tunisie pourrait même avoir un effet domino dans la région et partout en Afrique.

Que ça soit en Algérie, au Maroc en passant par la Mauritanie jusqu’au sud de l’Afrique, les tunisiens nous ont montré le chemin du salut à suivre. Il est temps de prendre la balle au bond et de montrer à tous ses despotes, à la communauté dite « internationale » et dirigeants de seconde zone que notre avenir est entre nos mains et notre volonté inébranlable de sortir des fonds ne souffre d’aucune faiblesse.

Amadou DIALLO http://adiallo132009.blog4ever.com/



15/01/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 47 autres membres