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L’adieu de Winnie à son « homme »

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L’adieu de Winnie à son « homme »

 

L'adieu de Winnie à son homme Nelson Mandela » Seule, je te revois dans ce township d’Alexandra où, au détour d’une ruelle, j’aperçus ta longue silhouette au milieu d’une bande de jeunes. Seule, je pense à ce jour où tu m’as proposé de devenir ta femme. Seule, je pense à ces petits rares moments d’évasion dont nous pouvions profiter.

Seule, je pense à ce jour où tu as rencontré mon père pour demander ma main. Seule, je pense à cette phrase de mon père « Nelson est un garçon charmant, tu peux l’épouser mais le choisir c’est épouser un combat et non un homme ».

J’ai compris aujourd’hui que j’ai épousé le combat, ton combat, le combat de ta bande avec les BUTHELEZI, SISULU Walter, Oliver Tambo et autres.

J’ai appris à lutter à vos côtés. J’ai intégré le système très tôt. J’ai, inconsciemment peut-être, décidé de jouer ma partition. J’ai, peut-être pour prouver à tes compagnons que tu avais choisis la femme qu’il fallait, opté pour l’incarnation de l’aile dure. Puis arriva ce jour sombre de ton arrestation. Jour sombre, ai-je dit ! Il l’était pour moi or c’était le jour de gloire puisque tu me disais lors de mes visites bien surveillées à Robben Island que « ta victoire a commencé le jour de ton arrestation ».

Plus tard, après plus de quinze années de bagne, tu n’as pas hésité à me dire «Winnie, tu te bats bien pour ma libération mais tu m’abats avec ton comportement. Je suis au courant pour le jeune avocat et je te comprends : la solitude peut être le lit de la débauche pour une femme qui n’a jamais pu savourer son mariage. Je ne t’en voudrai jamais. Je te porte dans ma chair Winnie ».

Oui, Nelson, tu avais vu juste. Tu me comprenais seulement la compréhension ne doit pas être une légitimation et c’est ce que je n’ai pas pu comprendre assez tôt d’où mon escapade nocturne le jour de ta sortie de prison devant les caméras du monde entier. A ta libération, j’étais fière de toi, fière de ton endurance, fière de ta victoire et indigne voire indignée d’autant que je ne méritai plus d’être à tes côtés ou de te prendre la main. J’étais une étrangère à tes côtés. Je te sentais plus comme un père.

Ta décision de partir, de t’éloigner de moi, de divorcer ne m’ont point surpris. Je voulais ce divorce. Je n’osais pas prendre l’initiative par peur de te faire souffrir encore. J’ai applaudi lorsque tu as choisi MACHEL. Pleine de grâce, de douceur, dévouée, câline, discrète, profondément amoureuse de toi, fidèle et généreuse avec notre progéniture, j’ai tout de suite compris qu’elle allait t’offrir toute cette affection qui t’a tant manquée.

Mon cher époux,

Je ne prie pas pour toi, Dieu a donné des signaux rassurants quant à ta place dans l’au-delà. Je veux ici et pour toujours te dire combien je t’aime. Je n’aurai pas la chance de prononcer un discours devant ces 80 milles personnes réunies à Soweto pour te rendre hommage. Si cette chance m’était offerte, je t’aurai simplement demandé pardon car tu avais choisi Winnie pour gagner à tous les niveaux. Tu avais choisi Winnie pour réussir ta vie.

Malheureusement, la femme que je suis a confondu « la victoire du bonheur » et « le bonheur de la victoire ». Tu as eu le second par ton propre combat et je n’ai pas su t’offrir le premier. Mea culpa, Nelson. Je te demanderai simplement dans les cieux de ne pas penser à ce jour où tu m’as dit « nous ne vieillirons pas ensemble ».

Pense plutôt Nelson à ce jour où tu m’as dit « je veux mourir tout contre toi ». C’est vrai Nelson, le bonheur se conjugue souvent au passé.

Bon voyage. Love you, my husband….

Winnie MANDELA


18/12/2013
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« MADIBA » Nelson Mandela n’est pas mort !

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« MADIBA » Nelson Mandela n’est pas mort !

Ce jeudi 5/12/2013 j’apprends par France TV Info le décès de Madiba. Le lendemain, je reçois des messages de la part d’amis qui veulent tous rendre hommage à ce grand homme, cette icône africaine et je reste toujours calme même si au fond de moi l’émotion m’étreint.

Le grand lion s'est éteint laissant derrière lui un peuple soucieux de son avenir et interrogatif. Si l’hommage reste unanime je dirai qu’il y a des héros qui ne mourront jamais. L'âge et les séquelles d'une tuberculose contractée dans les geôles humides de Robben Island ont eu raison de son incroyable témérité et son insaisissable ténacité. Mais son image, symbole de la lutte contre l'apartheid, est intacte. Il a terrassé le régime ignoble de l’apartheid. Un visage toujours souriant et bienveillant, dont l'aspect vieilli aura été préservé des regards indiscrets par la pudeur de celui qu'on appelait Madiba.

Enfant noble, car il est issu d'une famille royale de l'ethnie Xhosa de l’Afrique du Sud, l’homme a rendu l'impensable possible en devenant le premier président noir de la « nation arc-en-ciel ». Son accession au pouvoir et l’expérience, qu’il en a donnée, ont précipité l’accession à la présidence de cet autre Barack Obama aux USA.

La lutte de ce passionné de boxe commence en 1940 : il est exclu de l'université pour s'être joint à un boycott visant à dénoncer les conditions des étudiants noirs en Afrique du Sud. En 1943, il devient membre du Congrès national africain (ANC), dont il sera le président en 1991. Avocat, s'inspirant des théories de Gandhi qui prônent la non-violence, il croit tout d'abord la plume plus forte que l'épée et même en prison il écrit et écrit toujours.

Manifestations, contestation de lois racistes, appels à la désobéissance... En vain. En 1960, le massacre de Sharpeville au cours duquel 69 Noirs meurent sous les balles de policiers sonne le glas de cette politique. En décembre 1961, Mandela crée la branche armée de l'ANC, ce qui lui vaut d'être considéré comme une organisation terroriste. Mandela appelle au sabotage plutôt qu'aux assassinats, contrairement à certains membres de l'ANC.

Madiba préfère la réconciliation à la vendetta. Il apprend l'histoire des Afrikaners, leur langue, entend leurs revendications. En s'affirmant hostile à « la domination aussi bien blanche que noire » et en décrétant que l'Afrikaner est un Africain au même titre qu'un Noir, il se distingue de l'africanisme, en vogue à l'époque. Ses négociations avec Pieter Botha, considéré comme le fer de lance du régime ségrégationniste, sans le consentement et à l'insu de l'ANC en témoignent. Un humanisme doublé d'un pragmatisme politique auquel le microcosme carcéral l'aura exercé pendant ses 27 ans d'emprisonnement.

Condamné à la perpétuité en 1964, il est libéré par Frederik De Klerk en 1990 suite à la pression insoutenable de l’opinion internationale. Tous deux recevront d’ailleurs le prix Nobel de la paix en 1993. L'année suivante, les premières élections démocratiques et multiraciales d'Afrique du Sud voient l'ANC triompher : le 10 mai, Mandela est élu président.

Des symboles forts, mais qui ne soldent pas les désaccords entre les deux artisans de la transition. En 1995, l'abandon par De Klerk des poursuites à l'encontre de policiers à l'origine de crimes racistes met Mandela dans une colère terrible, portant un coup à la coalition. Un an plus tard, c'est au tour de Mandela d'essuyer les critiques : la Commission vérité et réconciliation qu'il met sur pied est accusée d'épargner la prison aux auteurs d'actes racistes en échange de l'aveu de leurs crimes. Une politique du pardon jugée « facile » et qu'une partie de la classe populaire, ses alliés du parti communiste et des syndicats noirs n'ont pas digérée.

À la fin de son mandat, en 1999, le bilan dressé par ses détracteurs contraste avec son aura d'icône internationale. Économie « anémique », baisse du niveau d'instruction et de la qualité des soins médicaux, manque de logements pour les pauvres, corruption, criminalité et résurgence du racisme... Un « statu quo socio-économique » qu'il assume à demi-mot : conscient que des réformes trop radicales l'auraient fait passer pour un communiste auprès des investisseurs étrangers, Mandela visait avant tout à assurer une transition sans bain de sang ni banqueroute. C’est le pragmatisme d’un homme qui croit à son peuple, à sa capacité à mobiliser et à fédérer.

Et, si la plupart des dirigeants africains noirs s’étaient battus pour rester au pouvoir, il n’aurait fait qu’un seul mandat de cinq ans. Mais la griffe de la guerre impose son prix : sa vie héroïque lui vaudra de se demander si « le combat qu'on mène pour d'autres justifie qu'on néglige sa propre famille ». Il vit privé des siens, l'apartheid est son combat, l'absence son cauchemar. Divorcé et remarié trois fois, il perd deux de ses fils. Un « éventrement intérieur » qui le hante au point de déclarer au mariage de sa fille : « Si c'était à refaire, je ne le referais pas ».

Mandela est une bête de scène, pas un animal politique : il consacre le reste de sa vie à des œuvres caritatives, notamment à sa fondation contre le sida, et à rattraper le temps perdu auprès des siens. Sa popularité est universelle, sans appel : ami des stars, de Kadhafi et même de la reine d'Angleterre, Mandela symbolise toujours « le triomphe de l'espoir sur l'injustice ». Et c'est pour cela que nous l'honorons aujourd'hui.

En revisitant sa vie et ses combats, même de manière sommaire je me dis que mon cœur ne s’est pas trompé en tombant en admiration devant cet homme. Mes respects à cet homme dont le sourire plein de vie est à lui seul un message d’espoir pour ceux qui sont encore retenus çà et là dans des chaînes de servitude physique et/ou mentale.

Nelson Mandela vous êtes un héros de notre siècle. Je me fais plaisir à rappeler certaines idées de liberté chérie. En tant qu’africain je peux prononcer les mots « liberté, dignité et égalité ». Oui je peux c’est bien à cause de vous car vous n’êtes pas mort. Des morts de votre trempe ne sont pas morts. « Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire et dans l'ombre qui s'épaissit, les morts ne sont pas sous la terre : ils sont dans l'arbre qui frémit, ils sont dans le bois qui gémit, dans l'eau qui coule, dans l'eau qui dort, dans la cave, ils sont dans la foule, les morts ne sont pas morts ».

Ainsi vous avez prononcé ces phrases pour chanter la liberté :

« Etre libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ».

« Je ne suis pas vraiment  libre  si je prive quelqu’un d’autre de sa liberté. L’opprimé et l’oppresseur sont tous deux  dépossédés de leur humanité ».

« Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine, des préjugés et de l’étroitesse d’esprit ».

« Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé ».

Merci et reposez en paix vos petits-fils ne vous oublieront jamais.

http://www.diallobeducation.com/hommage-au-geant-africain-l-homme-acheve-mandela-l-eternel

Amadou DIALLO http://www.diallobeducation.com/

 


06/12/2013
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Extrait du livre de Abdourahmane KEITA (Le marché politique Sénégalais : un capharnaüm)

Extrait du livre de Abdourahmane KEITA (Le marché politique Sénégalais : un capharnaüm)

 

 

Les politiques publiques sont à la fois ce qui reste quand tous les discours de campagne se taisent ainsi que la perception de celles-ci dans le quotidien des sénégalais.

 

Dans le cadre de l’analyse du marché politique sénégalais, et face aux offres des partis sur ce marché, l’accent s’y trouve placé sur ce qu’offrent les candidats à l’élection présidentielle. Aujourd’hui la nouvelle génération d’hommes politiques et de la société civile ont d’innombrables défis à relever pour améliorer les conditions de vie des Sénégalais

 

Quelles stratégies les candidats doivent-ils mettre en œuvre,  pour conquérir ou conserver le pouvoir ?

 

Ce n’est pas un hasard si les hommes politiques entrent dans l’engrenage de la surenchère des promesses de campagne, et mettent en place des stratégies pour apparaître aux yeux des Sénégalais comme des candidats crédibles.

 

Quant aux Sénégalais, ils s’attachent à la fois à des critères concrets et subjectifs comme par exemple, le dynamisme réel ou supposé des personnalités qui animent la campagne, la sympathie ou l’aversion qu’elles suscitent.

 

Il y a lieu de se demander pourquoi les réponses politiques et institutionnelles se sont avérées, jusqu’à présent, impuissantes dans l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais.

 

La façon dont se recrute le personnel politique issu des urnes revêt une importance particulière, à la fois pour l’analyse des comportements électoraux et également pour la légitimation du pouvoir politique.

 

Cela renvoie au débat qui secoue actuellement le Sénégal, sur l’inconstitutionnalité d’un troisième mandat ou l’irrecevabilité de la candidature de Maître Abdoulaye WADE.

 

Ce dernier point est maintenant définitivement bouclé par la décision du conseil constitutionnel du 27 janvier 2012, en validant la candidature de Me Wade à l’élection présidentielle de 2012.

 

Toutes les études démontrent que le comportement politique ainsi que l’analyse de l’interaction entre préférence individuelle et préférence collective déterminent le mécanisme du choix politique.

 

D’une façon générale, le comportement politique est lié à la contrainte de la configuration politique du moment, le nombre de candidats, les alliances, le degré de popularité des candidats des partis majoritaires, la dispersion des électeurs sur des candidats non engagés dans une quelconque alliance et dont les chances d’élection sont limitées, et les coalitions gouvernementales éventuelles que le marché politique imposera.

Ce dernier est caractérisé par trois éléments essentiels : l’idéologie du candidat, sa personnalité et le programme qui lui permettent de solliciter le suffrage des citoyens électeurs.

S’y ajoute un quatrième élément, mais non des moindres qui est la perception supposée ou avérée qu’ont les électeurs de la capacité des candidats à réaliser leurs programmes.

 

Pour certaines élites de notre pays, l’idéologie est perméable et ne peut donc pas être un élément déterminant en général. Pour preuve, le mouvement important d’intellectuels, de ténors des partis et de personnalités influentes qui changent de famille politique en fonction de l’idéologie du camp qui exerce le pouvoir. C’est malheureusement le cas de la majorité des hommes politiques dans notre pays qui préfèrent être au pouvoir ou dans sa périphérie plutôt que dans la défense de leur ligne de conduite.

 

La notoriété des candidats est déterminante dans l’appréciation des électeurs à l’égard de l’homme politique à privilégier son image personnelle et les qualités individuelles qu’il est réputé posséder, et qui lui sont socialement et politiquement reconnues avec ou sans rapport d’appartenance partisane. L’exemple d’Ibrahima Fall ( Tawaw Temm) est éloquent. Il bénéficie d’une large présomption de confiance, de moralité et d’une compétence qui n’est plus à démontrer.

 

Tout comme le jeune Cheikh Bamba Dièye, le candidat du Front pour le socialisme et la démocratie (Fsd/Bj) inspire confiance du fait de la solidité de ses convictions.

 

L’adoption d’un programme sert à convaincre l’opinion du sérieux avec lequel le parti envisage l’accès au pouvoir. Des engagements pris devant le peuple, des mesures confirmées ou infirmées par des discussions avec des personnalités compétentes, sont de nature à conforter ou au contraire à minimiser leur sérieux dans l’opinion.

 

Le sujet de la candidature du président passionne tellement que tous les Sénégalais sont devenus des constitutionnalistes.

Certains politologues prennent « une grande liberté » en se substituant aux constitutionnalistes et il faut clarifier les domaines de compétences des uns et des autres.

Le métier de politologue n’est pas de nous informer de la conformité des actes, des intentions ou de la façon dont le pouvoir est exercé par rapport à la Constitution. Cette compétence, de nous renseigner sur la conformité ou non d’une éventuelle candidature du président, est dévolue et reconnue aux spécialistes du droit constitutionnel.

L’interprétation des textes et la conformité à la Constitution de la candidature du président ou de tout autre candidat est du domaine des constitutionnalistes, sûrement pas des politologues qui sont plutôt spécialisés dans l’étude du comportement politique, du marketing, de la communication que dans l’interprétation de la Constitution.

 

On ne peut que se réjouir d’entendre quelques éminents constitutionnalistes Sénégalais comme Ismaëla Madior Fall, Ameth N’diaye et El hadj M’Bodj entraient dans l’analyse juridique implacable d’une impossible candidature du président Wade en 2012.

Cependant, Maître WADE  a déjà déclaré dans l’interview qu’il a accordée à la Voix de l’Amérique « Je suis candidat en 2012 Inch’Allah. Si Dieu me laisse longue vie, me laisse mon cerveau et ma santé, je serai candidat. »

Cette candidature sera-t-elle entérinée par le conseil constitutionnel ?

Albert BOURGI, professeur de Droit de l’Université de Reims a affirmé «  Si Maître WADE  est bien portant, avec toutes ses capacités, il n’y a rien qui puisse s’opposer à sa candidature en 2012 »[1]

 

En revanche, Albert Bourgi ne s’est pas prononcé sur l’inconstitutionnalité, mais sur la constitutionnalité d’un troisième mandat de Me Wade sans arguments juridiques. Il affirme simplement « C’est lui, le candidat naturel de la mouvance présidentielle. C’est le meilleur dans son camp politique ».

Dans le journal le Quotidien, une tout autre version d’Albert Bourgi répondant à une question du journaliste Daouda Gbaya.

-                         « Il y a aussi la polémique autour d’un troisième mandat du président Wade. Ses partisans envisagent même de faire voter une loi interprétative… »

-                         (Il coupe) « Écoutez, je suis professeur de droit. Je suis agrégé de droit. Franchement la candidature d’Abdoulaye Wade est illégale. »[2]

Le discours d’Albert Bourgi a évolué, il se prononce sur l’inconstitutionnalité et plus sur la constitutionnalité d’un troisième mandat du président.

Pourquoi ce revirement spectaculaire du professeur agrégé, comme il le souligne ? Que s’est-il passé entre temps ?

 

Nous savons que les relations entre les consorts Bourgi et la famille Wade se sont détériorées depuis la révélation de Robert Bourgi (frère d’Albert Bourgi) sur les financements occultes de chefs d’Etats africains dont aurait bénéficié Jacques Chirac. Ensuite L’avocat a déclaré qu’il s’était trompé en accusant le Président Abdoulaye Wade.

 

L’idéal démocratique serait en principe que tout citoyen ait une chance égale d’entrer dans la compétition électorale, quels que soient son âge, son sexe ou ses héritages familiaux, etc.

 

L’âge du Président constitue-t-il un empêchement constitutionnel pour cette charge ?

 

Abdoulaye Wade aura plus de 85 ans en 2012, mais il compte bien briguer un troisième mandat. Ces derniers mois, plusieurs cadres libéraux ont fait entendre leur voix pour justifier sa candidature.

L’âge ne doit pas modifier le parcours politique d’un citoyen. En principe, aucune personne ne peut être écartée d’une élection dès lors qu’elle remplit les conditions requises.

Il n’existe aucune justification juridique  qui puisse écarter un citoyen du fait de son grand âge à solliciter le suffrage des Sénégalais.

Article 28 : « Tout candidat à la présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans le jour du scrutin. Il doit savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle. »

Il n’en demeure pas moins vrai que le grand âge du président ne favorise pas le dynamisme et risque de causer plus de dommages que de stimulants bénéfiques pour le pays.

Certes, l’âge du président n’a pas de conséquences sur sa volonté, mais il n’en va pas de même s’agissant de sa détérioration physique et mentale du fait de son grand âge. Je suis certain que Me Wade après avoir franchi la barrière du conseil constitutionnel, s’il venait à succéder à lui-même à l’occasion de l’élection présidentiel de 2012, il restera toujours tributaire de l’effet de l’âge. Donc, je peux affirmer qu’il ne pourra pas terminer son mandat, sa démission sera plus que probable.

Le président Wade est arrivé au pouvoir à 74 ans tandis que le président Senghor le quittait au même âge. Le Président Abdou Diouf  abandonnait le pouvoir suite à sa défaite à l’élection présidentielle de 2000 à 65 ans tandis que compagnon de longue date Moustapha Niasse  cherche à conquérir  le  pouvoir  à 72 ans

 

Au-delà des faits constatés, est-il envisageable de transférer une légitimité ?

 

Le principe devant prévaloir en démocratie doit être le suivant : la légitimité ne saurait être léguée dans le cadre du fonctionnement normal des institutions d’une République mais elle s’acquiert grâce à une relation étroite de confiance entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés.

Le Sénégal n’est pas une dynastie. Le principe « Légalité de la loi, légalité dans la loi, légalité  devant la loi » doit être un combat de tous les jours dans un pays démocratique.

La constitution n’attribue pas de pouvoir au fils du président, n’en parle même pas.

Par conséquent, il ne doit bénéficier d’aucun privilège lié à sa condition de fils de président.

 

Ceux qui de près ou de loin commencent par leur action, à torpiller la forme républicaine de l’Etat le feront à leurs  frais.

 

Par ailleurs, rien n’interdit à Karim WADE  de solliciter le suffrage des sénégalais lors des prochaines échéances électorales, mais cela obéit à une procédure bien définie : être désigné ou coopté sans passe droit suivant les procédures de chaque parti ou encore une candidature indépendante. Il  bénéficiera des mêmes droits et sera soumis aux mêmes obligations que n’importe quel candidat. Il appartiendra aux Sénégalais de veiller à ce que l’on privilégie « l’impératif de légitimité et de  compétence ».

 

Les « pouvoiristes » sont de mauvais exemples patents qui administrent nos villes et plus généralement notre pays. Les Sénégalais n’ont pas la mémoire courte. Certains hommes politiques s’étaient manifestés déjà par des soutiens endiablés et frénétiques à la promotion du Parti socialiste de Senghor et d’Abdou Diouf. Ce sont les mêmes qui sont devenus des inconditionnels de Wade aujourd’hui ou de son parti ( PDS).

De plus, il y a une prolifération anarchique de partis politiques dont certains s’apparentent plus à des groupes d’intérêts dont l'objectif est de fausser le débat d’idées, ce qui profite au clientélisme et à la médiocrité. L'on a connu au Sénégal des comités de soutien qui se sont organisés autour de l’ancien président Abdou Diouf et qui tiraient leur valeur du nombre et de la moralité supposée de leurs membres : Cosapad, Conagrisapad, Abdou moy nou doy, sans compter les mouvements affiliés ou intégrés au PS. D’autres comités ont pris corps pour soutenir Wade ou son fils.

Ce sont souvent des organisations dans lesquelles ces comités de soutien – que je qualifie de groupes d’intérêts qui se manifestent par les trafics d’influence de leur relation avec les détenteurs de pouvoirs politiques ou économiques – utilisent différents moyens de pression pour arriver à leurs fins.

 

C’est pourquoi il n’est pas trop d’affirmer le principe qu’en plus d’hommes vertueux, il faut des règles efficaces pour une bonne gouvernance.

 

Plus grave est le risque de contrôler la distribution des postes en mettant l’homme qu’il ne faut pas à la place qu’il faut.

La loi doit clarifier l’existence réelle des partis politiques et des comités de soutien aux hommes politiques. Ces derniers n’ont pas vocation à exercer le pouvoir, mais plutôt à en profiter.

 

Face à l’incertitude du modèle économique qui nous est proposé depuis des années, qui consiste à jouer le jeu de la corruption à marche forcée de notre pays quoiqu’il en coûte aux Sénégalais, il ne faut pas que les hommes politiques s’étonnent de la souffrance et de la misère de l’immense majorité des Sénégalais.

L’ensemble des mesures de relance de l’économie est nettement insuffisant pour générer de la croissance à la hauteur des possibilités du pays. Le développement économique ne sera pas réalisable si la confiance n’est pas favorisée par une transparence dans un cadre juridique sécurisé pour encourager les investisseurs.

Les politiques de dynamisation de l’économie depuis l’alternance souffrent d’une mauvaise gouvernance, consécutive à des faits de corruption et C’est cette mauvaise gouvernance quicause un trouble manifestement illicite qu’il appartient à tous les Sénégalais de faire cesser.

 

En effet, la régression sociale que nous sommes en train de vivre est la plus grave que notre pays ait connu depuis les indépendances. Elle n’est pas le fruit d’une fatalité à laquelle il faut se soumettre, mais la conséquence directe de la politique qui a été choisie par les gouvernements successifs.

Une insécurité énergétique rend l’économie sénégalaise vulnérable et met en danger la compétitivité de nos entreprises.

 

L’espoir de l’alternance s’est révélé plus que décevant dans la gestion des affaires de l’État. La pratique de la corruption s’est érigée en institution. Le second mandat du président a mis à mal la grandeur du pays. Dans l’affaire de la mallette d’argent remise à Alex Segura, ancien représentant du Fonds Monétaire International (FMI) à Dakar, la seule justification du pouvoir était l’hospitalité sénégalaise ! Pour la majorité des Sénégalais, la corruption ne saurait être confondue avec une quelconque teranga (l’hospitalité).

 

S’agissant du chantier de Thiès, l’on peut en déduire que lorsque le pouvoir est menacé, la machine judiciaire est utilisée à la convenance de ceux qui l’exercent au motif générique d’« atteinte à la sûreté de l’État ». Wade lui-même a été victime de ce chef d’accusation supposé.

 

L’acharnement à l’encontre d’un entrepreneur hors pair comme Bara Tall est plus que désobligeant dans une démocratie.

 

Le chantier de Thiès n’était-il pas lié au fait que la candidature d’Idrissa Seck pouvait constituer un danger imminent, crédible et redoutable qui dérangerait et créerait un malaise dans la famille libérale ?

 

C’est pourquoi je m’étonne de l’affirmation d’Albert Bourgi selon laquelle « Wade serait le seul candidat dans la famille libérale ».

 

Les cas de corruptions s’enchaînent : la vente d’espaces fonciers dans la zone de l’Aéroport de Yoff, l’affaire des 7 milliards offerts au Sénégal par Taïwan et qu’il est désormais convenu d’appeler les « fonds taïwanais », ainsi que l’affaire Sudatel sont emblématiques de la manière dont les affaires de l’État sont conduites dans notre pays par des systèmes de commissions et de rétro commissions.

« Plus un bénéfice est illégal, plus l’homme y tient. » Honoré de Balzac

 

S’ajoute à cela une humiliation diplomatique de taille concernant l’auto flagellation du président dans la libération de l’otage française Clotilde Reiss détenue en Iran. Bernard Kouchner questionné a fait cette remarque ironique : « Connaissez-vous cette phrase : la victoire a beaucoup de pères, la défaite est orpheline ».[3]

 

Mais il faut admettre qu’il y a beaucoup d’affabulations dues au manque de transparence et de véritables enquêtes. La rumeur prend corps lorsqu’il y a un déficit d’informations et de transparence du pouvoir dans la gestion de crises.

 

Les citoyens ne cessent d’être informés de la multiplication d’évènements cumulatifs entrant dans la dégradation de leurs conditions d’existence tels que la corruption, l’enrichissement personnel de certains hommes politiques, la dégradation de l’environnement – notamment l’évacuation des eaux pluviales – et les inondations.

 

De plus, un nouveau phénomène se développe dans le monde politique : l’agression physique pouvant aller jusqu’au meurtre. L’assassinat de maître Babacar Sèye est une affaire d’État qui doit être une affaire de l’État et exiger une enquête sans concession. Une remarque de Me Abdoulaye Wade a longtemps semé le doute : « Je ne donne aucun crédit aux décisions du Conseil constitutionnel qui se trouve sous l’influence des hommes d’Abdou Diouf, en particulier de son vice-président, Me Babacar Sèye, qui a été pendant longtemps un député socialiste. Ce n’est pas sérieux. »[4]

 

Talla Sylla a été agressé avec sauvagerie sans qu’il y ait une véritable enquête. Idrissa Seck sur le chemin de sa privation de liberté déclarait :

« Je ne suis ni diabétique, ni cardiaque. Dieu merci, je suis dans un parfait état de santé. Musulman convaincu, ou tout au moins aspirant à l'être, j'abhorre le suicide. S'il m'arrive donc quoi que ce soit, ce sera entièrement imputable à ceux qui m'ont convoqué… ».[5]

 

Cela prouve la terreur qui peut exister dans le milieu politique depuis un certain temps. Elle illustre toute la tragédie dans laquelle le Sénégal est plongé depuis quelques années.

 

Il serait intellectuellement malhonnête d’affirmer que le président n’a rien fait au cours de ces deux mandats : le Programme d’Amélioration de la Mobilité Urbaine, le monument de la renaissance africaine, la case des tout petits, la parité.

A mon sens, sur la parité, il aurait été d’abord préférable de passer par l’égalité hommes/femmes. Cela aurait permis aux femmes, de rattraper leur retard par rapport aux hommes, notamment au niveau social, économique et politique. Ce sont autant de réalisations pour le pays qui doivent être inscrites à son actif.

Certains de ces chantiers suscitent cependant toujours des débats, cela démontre bien la vivacité de la démocratie.

 

 Le développement passe par la fluidité des moyens de communication entre les acteurs économiques, notamment dans la maîtrise des nouvelles techniques de l’information, la fourniture régulière d’électricité, dans un pays stabilisé politiquement et sécurisé juridiquement.

Or la distribution de l’électricité freine l’économie du pays et fait perdre des points de croissance. Le service public chargé de la distribution d’électricité crée une nouvelle inégalité entre les citoyens : entre ceux pouvant s’offrir des groupes électrogènes et la majorité des sénégalais, entre les habitants des quartiers résidentiels et ceux des quartiers périphériques et entre les petites, moyennes et les grandes entreprises. Certaines professions sont laminées par ces coupures d’énergie  notamment les menuisiers, les coiffeurs, les couturiers etc.

 

Un jeune chef d’entreprise confiait qu’il était obligé de naviguer entre son bureau et son domicile en fonction du lieu de disponibilité de l’électricité.

 

Espérons que les projets des uns et les réalisations passées pèseront davantage sur le choix des électeurs que d’autres considérations plus discutables.

 

L’avènement de l’alternance a suscité beaucoup d’espoirs, mais ni le pouvoir de Wade, ni l’opposition ne paraissent être en mesure de dissiper l’inquiétude des Sénégalais.

 

Faisons en sorte que la future alternance ne soit pas qu’un simple changement d’équipe.

Il appartient au président de décrisper la situation politique de notre pays.

Et si le président Wade prenait cette décision courageuse en renonçant à briguer un troisième mandat, il reprendrait de la hauteur.

 

Contre toute attente, si la candidature de maître Abdoulaye est validée par le Conseil constitutionnel et qu’il remporte les élections par la même occasion, le président Abdoulaye Wade pourra-t-il redevenir un homme d’État ?

 

Scepticisme, parce que l’on se demande comment ceux qui étaient au pouvoir ces dernières années pourraient faire mieux la prochaine fois, et ce, quelle que soit leur bonne volonté. Certains d’entre eux brillent par leur manque d’ambition, une présomption forte de soupçon de corruption, à tort ou à raison, et une grande volatilité pèse sur leur engagement politique.

Si les nouvelles mesures qui sont présentées aujourd’hui sont si prometteuses et innovantes, pourquoi n’ont-elles pas été appliquées avant ?

 

Si la candidature de Maître Wade est retenue, il y a une probabilité qu’il se retrouve en compétition face à ses anciens Premiers ministres ou ministres – Macky Sall, Idrissa Seck, Cheick Tidiane Gadio, Moustapha Niasse – qui constituent un trop-plein de candidats.

 

Sont-ils animés par un esprit revanchard, une volonté de mettre en place une politique de rupture des pratiques constatées au sein du pouvoir de Maître Wade, ou simplement par une inconsistance de sa gestion du pays ?

Il faut néanmoins veiller à maintenir une conscience civique, facteur de stabilité, de cohésion nationale et de développement. Le Sénégal traverse une crise de la démocratie qui ne peut être considérée comme une absence de démocratie.

 

Pourquoi  le marché politique Sénégalais est il  un capharnaüm ?

Article 37  Le serment est dans prêté dans les termes suivants :

« Devant Dieu et devant la nation sénégalaise, je (Me Wade le 03 avril 2007) jure de remplir fidèlement la charge de Président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la constitution et des lois…….. »

 

A-t-il respecté les articles 27 et 104 de la constitution, par là même le serment qui le lie à la nation ?

 

Le serment est une obligation Légale et morale.

 

Après la réélection du président Wade en 2007 (début de son deuxième mandat), il avait a réaffirmé en conférence de presse qu’il a bloqué la Constitution que celle-ci lui interdisait de se représenter.  Tout est dit par Wade lui même sauf que le conseil Constitutionnel a dit  tout autre le 27 janvier 2012.

 

 

1-      les cinq membres du  conseil constitutionnel sont nommés par le président de la République et c’est ce même conseil qui est chargé du contentieux électoral et constitutionnel.

 

Pourquoi, l’opposition  a toléré une telle aberration démocratique, s’est- elle fait piéger ?

 

Si l’opposition avait joué pleinement son rôle au moment de la nomination des membres du conseil constitutionnel, la décision de celui-ci aurait été différente de celle qui vient d’affaiblir notre démocratie.

L’opposition doit t- elle participer à discréditer les institutions de la République ?

En revanche, le conseil constitutionnel aurait pu motiver sa décision, pour créer un précédent.

 

Si un contentieux semblable se représentait à l’avenir, nous aurions eu un fondement juridique, du moins la position du conseil constitutionnel.

 

  Après la décision de ce conseil, l’opposition a deux choix

 

Soit, acceptée de faire campagne et affrontée le candidat Wade, donc admettre la validité de la candidature de Wade, soit renoncée a affronté Wade à cette élection pour cause d’irrégularité

 

Pourquoi, un ministère des élections ?

 

 Un ministre de l’intérieur libéral doit être capable de déclarer la victoire ou la défaite du camp ou des camps adverses au vu des résultats provisoires.  Cela est un gage de maturité démocratique.

 

2-     Une opposition forte doit- elle  suivre la feuille de route tracée  par  M23 ?

 

Cela ne pose t-il pas la crédibilité des partis et des hommes politiques

 

Une partie de l’opposition n’est-elle pas  coresponsable du bilan de Wade ?

 

Pourquoi certains  hommes politiques changent d’étiquette en fonction du parti au pouvoir ?

 

Soit pour entretenir leurs prébendes soit pour en bénéficier.

 

Sur 100 Sénateurs, seuls 35 sont élus

 

Pour la conquête du pouvoir l’opposition met en avant l’éthique  pour faire suite aux dérives de la corruption ainsi que l’irrecevabilité de la candidature  de Me Wade ; or un plan de développement économique et social est une attente forte des Sénégalais.

 

L’alternance  sans alternatif peut être aussi dangereuse que ce que nous vivons sous le régime libéral de Wade

 

Le PDS reprochait déjà à Senghor ensuite Abdou Diouf de violer l’article 32 de la constitution de 1963, en étant secrétaire Général du PS «  La charge du Président de la République est incompatible avec l’exercice de toute autre fonction publique ou privée, même élective »

 

Wade a détourné la constitution pour garder le secrétariat du PDS. L’article 38 de la constitution de 2001 « la charge de président de la République est incompatible avec l’appartenance à toute assemblée élective, Assemblée nationale, Assemblées locales, et avec l’exercice de toute autre fonction, publique ou privée, rémunérée.

Toutefois, il a la faculté d’exercer des fonctions dans un parti politique ou d’être membres d’académies dans un des domaines du savoir »

 

 

Code electoral

Article L.55

Loi n° 92-16 du 07 février 1992

Tout sénégalais peut faire acte de candidature et être élu sous réserve des

Conditions d’âge et des cas d’incapacité ou d’inéligibilité prévus par la loi.



[1] Article de Moustapha Sylla, le messagersn.info du lundi 2 aout 2010

[2] Article de Daouda Gbaya dans le Quotidien (Sn) du 12 février 2011

[3] Le journal Libération du 16 mai 2010

[4] Géraldine Faes, « sept jours qui ébranlèrent Dakar », Jeune Afrique, N° 1690, 2 juin 1993

[5] Jeune afrique.com du 13 janvier 2008: la bombe Seck


19/04/2012
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L’ignorance de la tablette « Made in Congo » m’a rendu enfin raciste.

L’ignorance de la tablette « Made in Congo » m’a rendu enfin raciste.

 

Le racisme est sans commune mesure la première cause des désastres humains au cours du dernier siècle. Il est malheureusement encore très loin d’être mort. De nos jours, on peut raisonnablement se demander si ses détracteurs ne prônent pas en réalité un autre racisme, celui de la surenchère économique.

Et oui selon un certain nombre d’associations antiracistes, il existe une population qui est touchée par le racisme et qu’il convient bien évidemment de rééduquer. Mais moi j’appartiens à une race noire qui, depuis des millénaires vit un véritable racisme sociologique et maintenant économique. C’est facile de constater que les plus grands défenseurs de l’antiracisme ambiant appliquent sur le plan économique le racisme le plus primaire.

Ceci fait maintenant quelques temps que j’ai pris conscience de mon ignominie, de mon racisme, notamment avec l’affaire Zemmour en France, le discours de Sarkozy à Dakar et dernièrement de la tablette « Made in Congo » dont presque personne n’a entendu parler, alors que celle de Steve Jobs fait les choux gras du capitalisme mondial.

En effet, si les pyramides ont été construites en Afrique par des africains noirs, il a fallu que Cheikh Anta Diop use de la science pour prouver à la face du monde la véracité des faits et que les noirs ont fait la civilisation égyptienne. Malgré les nez cassés des momies et des statues, rien n’y fait, la science et le carbone 14 ont dévoilé les manipulations des intellectuels et des historiens blancs. Sur le plan juridique le traité du Mandé a montré que bien avant la charte des droits de l’homme en 1789, l’africain avait codifié les droits des chasseurs 200 ans avant. Oui je sais qu’il est maintenant raciste d’exposer des faits, car c’est un fait de constater que dans tous les domaines l’homme blanc cherche à sortir le noir de la civilisation dixit Sarkozy à Dakar. Peu importe, c’est toujours l’interprétation des faits qui fait la personne et la forge.

Cette information de la tablette « made in Congo » concurrente de l’Ipad, qui semble n’intéressait personne dans le monde entier est l’une de ces informations que les Africains ont envie d’écouter, plus souvent, sur leur continent et qui démontre que le continent berceau de l’humanité bouge; malgré le misérabilisme dont il est l’objet généralement dans la presse internationale. Il s’agit de la mise en vente de la «première tablette tactile africaine». Dans un mois, la « première tablette tactile africaine » sera mise à la disposition de tous les consommateurs d’un tel produit en Afrique. Elle est l’œuvre d’un jeune programmeur congolais de Brazzaville du nom de Vérone Mankou, 25 ans seulement.

La multiplication du prototype devrait s’effectuer dans l’Empire du milieu. « Cette première tablette tactile africaine, que j’ai conçue, sera commercialisée dans un mois environ, le financement est presque acquis pour sa production en Chine, l’Afrique ne disposant pas d’infrastructures appropriées », a expliqué le jeune inventeur. L’œuvre de Vérone Mankou a été présentée au grand public lors du « Africa Web Summit » à Brazzaville qui s’est tenu du 17 au 18 septembre 2011. Cette rencontre internationale dédiée aux applications des Tic « Technologies de l’information et de la communication » est organisée par les spécialistes congolais des Tic et a réuni des experts de cette thématique provenant des quatre coins du monde. A travers « Africa Web Summit », le Congo-Brazzaville veut apporter sa marque de fabrique à la réduction du fossé numérique entre pays pauvres et riches de la planète. Je dirais de l’intelligence noire ou blanche.

Dès le 17 octobre prochain 2011, la « première tablette tactile africaine » sera commercialisée dans 7 Etats du continent noir, de même qu’en Belgique et au Congo-Brazzaville. Créée par un génie congolais de l’informatique, elle coûtera 150.000 FCFA (230 euros) soit 3 ou 4 fois moins chère que l’Ipad de Apple. Vérone Mankou est programmeur et conseiller en Ntic au ministère congolais des Nouvelles technologies et des Télécommunications. « La particularité de ma tablette tactile est qu’elle coûte quatre fois moins cher que celles qui sont sur le marché et elle est plus performante avec une autonomie de 10 heures de batterie; elle est plus extensible, avec de multiples fonctions et elle est plus petite. Vous pouvez la mettre dans votre poche », a décrit Vérone Mankou au cours du « Africa Web Summit » qui a pris fin ce 18 septembre, à Brazzaville. « La première tablette tactile africaine » a été assemblée en Chine et le projet de sa création et de sa commercialisation a coûté au moins 85 millions de FCFA (130.000 euros, environ). « Africa Web Summit », est une rencontre internationale qui avait pour vocation d’exposer à la face du monde la part du Congo-Brazzaville dans la réduction du fossé numérique entre Etats riches et pauvres de la planète.

Mais, malheureusement la demande exponentielle en téléphones portables et en Smartphones a eu pour conséquence directe la plus terrible et la plus sanglante des guerres de l’histoire depuis 1945. La miniaturisation des semi-conducteurs nécessaires à la fabrication de ces appareils est impossible sans un minerai rare: la colombite tantalite ou Coltan.  Ce minerai qui vaut plus que l’or et dont la République démocratique du Congo voisine produit près de 80% est aussi indispensable à la fabrication de la tablette sino-congolaise dont nous parlons. Ce produit sera peut-être revendu au prix fort au Congo-Kinshasa, hasard de l’histoire, les capitales des deux Congo sont séparées d’une poignée de kilomètres. Des ONG affirment que la guerre civile en République démocratique du Congo est en partie financée grâce au trafic du Coltan, un minerai qui entre dans la fabrication des téléphones portables.

Le gouvernement américain mène en ce moment une campagne juridique pour la traçabilité du Coltan. Les entreprises américaines importatrices de Coltan devraient normalement s’assurer de l’origine de production, et vérifier que le matériau qu’elles commercent n’est pas issu du trafic lié au conflit en RDC. La tâche politique est immense car il faudra surtout que les fabricants d’appareils électroniques s’assurent de la traçabilité du Coltan.  La semaine dernière, le président Obama et Hillary Clinton ont marqué un pas politique  à l’aune de ce qui avait été fait  avec le processus de Kimberley, concernant les diamants du sang. Il était temps, depuis 1998 des centaines de milliers de femmes ont été violées, plus de cinq millions de personnes ont perdu la vie au nom des Smartphones et des tablettes tactiles.

En Europe, on doit également prendre des mesures énergiques pour juguler ce défi politique et humaniste. L’utopie humaniste voudrait aussi que les fabricants de Smartphones devraient donner gracieusement à chaque habitant des deux Congo des tablettes tactiles, qui fonctionnent correctement, pour le prix du sang.

C’est malheureux de constater que le travail de ce jeune créateur soit complètement occulté pour des raisons humanitaires ou humanistes. Ce travail, aussi ingénieux soit-il, est rendu aux oubliettes par le souci de protéger des vies humaines alors que l’industrie des Smartphones existe depuis de longues dates. C’est à peine de se demander s’il n’y a pas un racisme volontaire contre toute réussite d’origine africaine. Et pourtant d’autres solutions existent, si il y a des trafiquants c’est tout simplement parce qu’il y a des protecteurs de ses mêmes trafiquants. 

Mais plus que se rebeller contre ces faits, il faut se poser la question de notre vision de l’histoire et de son évolution. Voulons-nous des africains qui acceptent d’être tout le temps des valets au service d’autres? Ou au contraire voulons-nous essayer de constituer un monde où chacun blanc ou noir a sa part de responsabilité ? L’égalité des chances si fortement promue dans nos sociétés occidentales ne doit pas être que de la poudre aux yeux.

L’Afrique ne doit pas être prise comme une seule réserve de matières premières ou un dépotoir de déchets pollués. Elle doit être aussi un lieu de transformation de ces matières premières et aussi un lieu de recherches où les jeunes talents ont leur chance. Devrions-nous avoir peur des conséquences de nos recherches ou de nos découvertes minières et fossiles ? Non certainement pas, nous devons avoir les mêmes chances que tous les autres, le refus de cela n’est qu’un racisme puéril.

Si on se dit que les populations africaines sont majoritairement dans une misère sociale importante, raison pour laquelle on leur refuse la moindre reconnaissance, il n’est malheureusement pas étonnant qu’une partie tombe dans la délinquance et les trafics de toutes sortes. En effet nous sommes dans un monde de consommation où, pour exister, il faut consommer. À partir de ce moment il ne faut pas s’étonner que les africains n’hésitent à opérer un véritable trafic sur les matières premières dont les blancs ont besoin.

Plutôt que de donner toujours une mauvaise image de l’Afrique et des noirs qui la peuplent, il est nécessaire de vanter aussi les mérites de ses fils et d’apprécier à juste titre leur réalisation. Le silence autour de cette merveilleuse tablette tactile d’origine africaine est le reflet d’un refus de reconnaissance des capacités des noirs qui me met dans un racisme déroutant et incompréhensible.

 



Amadou DIALLO

https://diallobeducation.blog4ever.com/


11/10/2011
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C'est l'histoire d'un mec.

C’est l’histoire d’un Mec.

Dans un certain pays vit
un mec qui, depuis sa tendre enfance ne rêvait que d’une chose ; accéder
au pouvoir. Une fois ses vœux exhaussés il fallait y rester, le plus longtemps
possible. Il ne fallait pas qu’il reste en rade. Il faut faire le maximum de
mandat pour rester dans l’histoire. Dans son pays beaucoup de choses pouvaient
lui empêcher d’arriver à ses fins, il a réussi quand même à faire son petit
bonhomme de chemin.

Il était d’origine
étrangère et dans son pays cela n’était pas bien vu pour accéder au pouvoir. Il
réussit malgré cela à accéder au pouvoir. Il paraissait plus nationaliste que
les autochtones. Pour ce faire, il n’hésita pas à trahir tout le monde sur son
passage. C’est l’histoire d’un mec petit et gris, un homme de petite taille et
à fort tempérament.

Il n’a pas d’égal. Le
pouvoir, le « blingbling », le sexe c’était son dada. Enfant il
était nul, adulte il est intelligent et rabajois. Sa force est son manque
d’estime pour les autres. Tous ceux qu’il pouvait détruire il n’hésita point.
Ses adversaires tels que Villepin et autres ne me démentiront point.

Ministre des affaires
intérieures, il a lu ses nuits sans sommeil toutes les notes des services
secrets ; les fiches de tel ou tel autre personnage politique dans son
pays. Il savait presque tout sur tout le monde. Il était le grand « big
brother ». Il a en ses mains les grands secrets de l’Etat. Il savait
parler aux chevaux.

Il avait tout le monde
au bout de son fusil. Il suffit de tirer un fil pour détruire son adversaire ou
celui qui semble lui faire de l’ombre. Son pari est que le poison de
l' « affaire DSK » infusera lentement : la gauche n'a plus de
candidat de niveau international, elle présente des risques de division
importants. La peur ne semble plus venir de là.

Malgré les attaques à
son encontre, la gauche a perdu la bataille de la moralité. Pendant ce temps,
lui peaufine sa stature en attendant que l'amélioration de la conjoncture
redore son blason. Les quelques points regagnés dans les sondages l'ont
convaincu que la reconquête était engagée. Il croit en sa bonne étoile, mais
malheureusement le point de départ est cependant si bas que les élections de
2012 ne sont pas encore gagnées. 

Il a toujours peur que
DSK soit réhabilité. Il continue de revoir l’ensemble de ses notes. Le mec est
très admiratif de la police de « Big Apple » qui a pour concept la
« tolérance zéro ». Il a décoré en 2006 de la légion d'honneur son
chef Raymond Kelly, lors d'une cérémonie au consulat de France à New-York.

Tout cela serait
anodin, si des soupçons très forts de fuites émanant des services de la police
new-yorkaise vers les tabloïds américains circulaient au préjudice de l'ancien
patron du Fonds monétaire international. Des fuites qui selon Me Brafman et Me
Taylor, les avocats de DSK, pourraient influencer des jurés potentiels qui sont
abreuvés quotidiennement de ces informations.

Et on peut se demander si le mec n'a pas été informé
dans ses moindres détails de cette affaire, tout de suite après l'arrestation
de DSK dans l’avion de la compagnie Air France en partance pour Paris. Si
tel est le cas ceci pourrait être très embarrassant pour le mec.

Amadou DIALLO

http://adiallo132009.blog4ever.com/

 


08/06/2011
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